Il y a des journées que l'on attend avec impatience tant on sait ou l'on devine qu'elles seront riches d'évènements musicaux. Celle du 1^er avril est de celles là ! Au programme : entre 12h et 14h, deux rendez-vous musicaux au Festival Chorus 2008, l'un avec les Moriarty, l'autre avec Musica Nuda, que je ne connais pas mais qui s'avèrera être une excellente découverte. Puis le soir, vers 20h, un concert avec Daphné, récente lauréate du prix Constantin, qui récompense les meilleures découvertes de l'année (avec comme précédents lauréats Abd Al Malik, Camille et Cali !). Daphné faisait partie des dix sélectionnés au sein desquels les noms de Aaron, Rose, Renan Luce, Kaolin, Justice, Florent Marchet figuraient...

C'est donc vers la Cigale, un de ces lieux magiques pour les amoureux de la musique sur Paris, que je me dirige. Comme d'habitude, la file d'attente est longue et s'égrène sur le trottoir du Boulevard Rochechouart. La salle est en configuration assise et tandis qu'elle se remplit, les lumières se font moins fortes : la première partie va commencer. Matt Elliott a débuté sa carrière sous le pseudonyme de The Third Eye Foundation, sur la scène électro anglaise. Ce soir, il se présente seul avec ses guitares. Visiblement ému devant le public de la Cigale, le garçon va effectuer un set dont il reste de la période électro, un usage important des boucles. L'enregistrement tour à tour de plusieurs sons de guitares, ou de flutes, constitue la partie orchestrale tandis que se surajoute une polyphonie vocale. Le résultat est assez surprenant avec des effets pouvant ressembler au tonnerre qui éclate quand la foudre s'abat, le tout sur des airs aux résonances slaves ou hispaniques. Un artiste à découvrir dans de meilleures conditions...

Mais pour l'heure, le public attend avec impatience Daphné. Après un entracte au cours duquel les contre-allées se sont complètement remplies, la jeune femme se présente à nos yeux ébahis dans une fort jolie robe longue et sous une pluie d'applaudissements pour commencer par "Les Phénix". Après un premier album, L'Emeraude (V2), sorti en 2005, Carmin, le deuxième album de Daphné, est paru en avril 2007 et s'est révélé une source de pépites musicales telles "Musicamor", "Big Daddy Boy", "Le Petit Navire" ou "Déclaration à Celui". Ces morceaux vont ponctuer les moments forts du concert de ce soir qui va, par ailleurs, nous offrir un mélange des plus beaux titres des albums L'Emeraude et Carmin. La voix de Daphné, cristalline, évolue sur le fil du rasoir entre sensibilité et sensualité.

La plupart des titres sont soutenus d'un violoncelle, d'une guitare, d'un clavier et d'une

rythmique. Parfois une section de cuivres, dans laquelle officie Rémy Galichet de Diving With Andy, vient prêter main forte.

Daphné va séduire le théâtre de la Cigale, hypnotiser un public par sa voix. Cette voix tantôt aérienne comme sur "Abracadabra", tantôt plus grave comme sur "Big Daddy Boy" mais toujours charmante au sens premier du terme, et qui agit tel un élixir. L'orchestration parfaite va servir des textes empreints de poésie et des mélodies délicates.

C'est sur "Musicamor" que Daphné va sortir une première fois de scène avant de revenir pour deux rappels toujours sous les applaudissements enthousiastes du public. Le concert s'achève sur "Déclaration à Celui", nous laissant la tête pleine du souvenir de la voix et des mélodies de celle qui nous a enchanté ce soir.

CP

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