Garden Nef Party 2009, c'est parti... Les gros morceaux du jour sont Franz Ferdinand et Ghinzu auxquels nous consacrons ce dossier. Mais aujourd'hui, nous avons pu également profiter des psychédéliques Sleepy Sun venus de San Francisco, de l'énergique Izia, du rock de Phoenix, français devenus internationaux, et bien sûr de Blood Red Shoes. Franz Ferdinand a livré un set impeccable et le plus long concert de ces deux jours de festival, une véritable aubaine pour tout le monde ! Quant à Ghinzu, ils ont offert le concert que j'attendais d'eux depuis le set interrompu et très frustrant des Eurocks... Pour les autres artistes du jour, lisez notre report général.

Franz Ferdinand
Franz Ferdinand à la Garden Nef ? En voilà une bonne nouvelle ! Après Muse en 2007, Iggy Pop et The Hives l'année dernière, Angoulême attire, une fois encore, l'une des grosses pointures du rock indépendant. On ne peut que s'en réjouir ! Rappelons que les Ecossais ont sorti Tonight, leur troisième album, en tout début d'année et depuis, ils n'arrêtent pas de tourner...

La nuit est complètement tombée sur la ferme des Valettes. D'ici, la vue est très belle. On aperçoit les remparts de la vieille ville d'Angoulême, un des privilèges de ce festival. Par chance, le ciel s'est bien dégagé et pas une goutte de pluie ne viendra nous perturber durant tout le concert. La foule massée devant Garden Stage est énorme - il faut dire que Franz Ferdinand ne s'arrête pas tous les jours en Charentes - et c'est une explosion de joie qui salue l'extinction des feux.

"Bonsoir tout le monde" lance Kapranos avant de démarrer très fort avec "No You Girls", l'excellent single de Tonight. Tout de suite, on est dans l'ambiance ! Le son est parfait, c'est dansant à souhait, impeccable pour se réchauffer ! Et on n'a pas fini de se trémousser au son des pépites de Franz Ferdinand car les Ecossais vont offrir un concert de près d'une heure trente. Une performance dans le cadre d'un festival où les prestations, souvent courtes, sont parfois très frustrantes. Le groupe a pioché essentiellement dans ses premier et dernier albums pour bâtir une setlist équilibrée. Seuls rescapés de You Could Have It So Much Better, le single "Do You Want To", enchaîné après "No You Girls" et largement ovationné, et le chouette "Outsiders" joué en fin de concert, juste avant le rappel, et qui verra un final totalement fou avec l'ensemble du groupe aux percus.

Alex Kapranos présente son groupe presque d'entrée de jeu, juste avant un "This Fire" énergique que la foule connait par coeur et qui permet à Nick McCarthy de s'éclater sur une ligne de guitare quasi funky et lors d'un solo bien cool. On passe à "Turn It On", électro et très sombre, avant le génial "Auf Achse". Une belle intro de clavier, un tempo dance minimaliste et des éclairages superbes... On exulte ! Kapranos se débarasse de son cuir pour "Can't Stop Feeling", chaud comme de la braise et porté par un clavier hypnotique. L'ovation est énorme mais pas de répit, le chanteur empoigne une guitare pour "Michael". Tout le monde saute dans tous les sens. Il y aura encore "Bite Hard" commencé d'une voix de crooner et qui évolue vers un rock enlevé, l'irrésistible "Take Me Out" qui provoque une incroyable folie et des pogos dévastateurs, l'ultra dansant "What She Came For" puis "Outsiders" cité plus haut.

En guise de rappel, quatre titres dont le génial "The Dark Of The Matinee" puis "40 ft" aux guitares superbes, avant de finir sur "Lucid Dreams" joué pied au plancher. Rien à redire, c'était juste impeccable !

Ghinzu
Avec Mirror Mirror, troisième album sorti en Mars dernier, Ghinzu a frappé fort. Et en ce qui concerne leurs concerts, tout le monde est d'accord pour en souligner l'intensité. N'ayant encore jamais eu l'occasion d'assister à leurs live avant cet été, c'est dire si j'attendais leur passage aux Eurockéennes avec impatience. Tout avait bien commencé jusqu'au moment où une vicieuse coupure de courant nous a saboté le concert en plein milieu du superbe "Do You Read Me ?". Déception intégrale ! Heureusement, Ghinzu est de tous les festivals cet été et, aujourd'hui, aucun problème ne viendra troubler cette seconde rencontre.

C'est au son de "La Marche Impériale", thème musical de Star Wars, que Ghinzu entre en scène sous une belle ovation. John Stargasm s'installe au clavier, visage impénétrable, le regard caché derrière ses lunettes noires. Après une chouette intro, sa voix nous transperce soudain pour un splendide "Mother Allegra", titre glacial et apaisé tiré du dernier album. Les vagues de synthé nous envahissent, on est immédiatement sous le charme. On enchaîne direct sur "Mirror Mirror", puissant presque métal, urgent et psychotique. La basse, énorme, vous colle au plafond, la guitare tricote à 200 à l'heure, John martyrise son clavier... Immense ! "The Dream Maker", beaucoup plus rock que sur le CD, enfonce le clou. La voix charmeuse se mue en un cri l'instant d'après. Jubilatoire... Je pourrais vous faire tous les titres un par un comme ça tellement tout est bien ! Mais essayons de ne retenir que l'essentiel...

Un monumental "Dragster Wave". L'intro piano est superbe, le chant juste parfait, c'est calme, la guitare est belle... Puis Greg manipule un boîtier à effets, créant des distorsions... C'est le tournant du morceau qui enfle alors, accélère vers un post rock totalement épique. John hurle, Jean est à genoux prostré. Monumental, je vous dis ! On pourrait aussi évoquer le lyrique "Do You Read Me ?", heure de gloire pour Greg qui occupe le devant de la scène, ou encore le très long et quasi grunge "Kill The Surfers" où John monte debout sur son clavier et enfin "Mine" qui ferme le set dans un final instrumental saturé de stridences noise...

Vous ne trouvez pas bizarre que tous les bons concerts soient toujours trop courts ? Celui-là aurait pu durer le double sans qu'on voit passer le temps...

SLB

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