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Joseph Arthur à l'EMB - Lula Fortune en première partie

27 Mars 2009 - Photos : Pascal Codron

    Le prolifique Joseph Arthur vient de sortir son septième album, Temporary People, chez Fargo. Le label indépendant qui a permis aux français de découvrir Andrew Bird ou Alela Diane, offre ainsi au songwriter américain une ouverture sur l'Europe... L'EMB, toujours en quête d'une programmation pop/rock de qualité, accueille donc Joseph Arthur et ses Lonely Astronauts, le groupe qui l'accompagne depuis 2007. Pour ouvrir la soirée, la salle de Sannois a choisi Lula Fortune, trio francilien qui délivre une pop volontiers atmosphérique. Une bonne occasion de découvrir ce groupe qui devrait bientôt sortir son premier album...

Joseph Arthur à l'EMB
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A 21 heures, Lula Fortune entre en scène. Je ne connaissais pas du tout ce groupe mais la grosse demi heure en compagnie de Vincent Jacob (chant), Davy Portela (guitare, clavier, machines) et Guizello (basse et choeurs) est vraiment très agréable.

D'inspiration anglo-saxonne, les compositions de Lula Fortune reposent sur une colonne vertébrale pop de facture classique come ce "Dear Doctor" qui ouvre le set. Mais, là où le groupe nous surprend, c'est que, loin de se contenter de cette apparente simplicité, Lula Fortune s'aventure volontiers vers une pop expérimentale et invente pour ses morceaux des structures ambitieuses en plusieurs mouvements. Témoins, les excellents "Home Alone" ou "Dear Lula" qui figureront sur le premier album du groupe, disque qui devrait voir le jour dans l'année... Sur "Home Alone", la voix de Vincent, le côté tout d'abord hypnotique du morceau avec cette grosse basse qui martelle et une boîte à rythme implacable, puis l'évolution vers une ambiance atmosphérique plus sereine, vocoder à l'appui et ligne de guitare impeccable font des merveilles... On pense immédiatement à Radiohead. Le public ne s'y trompe pas et le titre est particulièrement applaudi.
Après une reprise inattendue du "Gone" de Madonna, un "Betrayer" qui balance bien, Lula Fortune termine en apothéose sur un superbe "Everybody Is No One" à filer des frissons qui reçoit une ovation méritée... Une excellente découverte qui nous fait attendre la sortie de l'album avec impatience !

Après cette belle entrée en matière, place à Joseph Arthur ! Ce grand échalas déguingandé à la tignasse en bataille attaque tout d'abord en solo, pour trois titres avec sa seule guitare. Trois morceaux à l'image du répertoire du jeune homme, entre rock et belles ballades folk. "Even When Yer Blue" chauffe la salle, le très beau "A Smile That Explodes" est ovationné tandis que "Famous Friends Along The Coast" nous livre un Joseph Arthur qui se met à nu dans toute sa fragilité de songwriter écorché.

Le rythme accélère avec l'arrivée des Lonely Astronauts, Kraig Jarret Johnson à la guitare, Sibyl Buck à la basse et Greg Wieczorek à la batterie. Le son est énorme, les titres s'enchaînent, parfois sans temps mort, souvent rock et rapides ("Too Much To Hide", "Spacemen") entrecoupés de moments plus folk et de parenthèses acoustiques.
On notera l'inspiration toute Dylanienne habitant quelques uns des morceaux, en particulier l'excellent "Say Goodbye" (voix et harmonica compris) extrait de Temporary People (Fargo, 2009), joué en solo à la guitare acoustique, ou "Black Lexus", démarré sur un simple voix guitare avant que les autres instruments n'entrent un à un dans la danse, et qui s'achève sur un chouette final à la voix vocodée. Le single "In The Sun" qui avait cartonné lors de sa sortie (Come To Where I'm From, 2000), est ovationné dès les toutes premières notes tout comme le superbe "Mercedes", chanté en solo lors du rappel. La première partie du set se termine sur "Faith", tiré du dernier album, titre Dylanien s'il en est, mais joué ici en un rock si rapide qu'on dirait du Dylan sous amphétamines !

Joseph Arthur reviendra pour deux rappels dont je retiendrai le monumental "All The Old Heroes", morceau que l'américain réserve pour le live et qu'on ne peut, hélas, pas trouver sur CD. Commencé tout doucement à la guitare avec Sibyl Buck pour les choeurs, on dirait une longue et douce prière qui prend progressivement une ampleur exaltante avec l'entrée en scène des autres musiciens. Le must de la soirée !

SLB


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