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Juliette à l'Olympia - Quai n°5 en première partie

3 Avril 2008 - Photos : Pascal Codron



    Juliette a sorti en février son sixième album studio, Bijoux et Babioles. En résidence à Mâcon au mois de janvier pour peaufiner un nouveau spectacle, la voici partie sur les routes de France pour porter la bonne parole et accessoirement promouvoir ce nouvel opus. Ce soir, c'est l'Olympia qu'elle vient honorer de sa présence et ce pour trois soirées consécutives. Juliette en concert, c'est l'assurance de passer un bon moment... C'est donc avec un plaisir non dissimulé et une certaine impatience que je me dirige, ce jeudi soir, vers le boulevard des Capucines.

Juliette à l'Olympia
A 20h00, quand les lumières s'éteignent, je ne sais toujours pas qui nous allons entendre en première partie du concert de ce soir. Nous avons la surprise de voir apparaître Juliette ... qui vient nous présenter Quai n°5. Elle a tenu personnellement à nous présenter ce groupe avec qui elle va travailler très prochainement pour le spectacle "Un train peut en cacher un autre...".

Les cinq musiciens de Quai n°5 viennent d'horizons différents et sont de formation classique. Ce groupe, c'est un peu une récréation dans leurs carrières respectives. Leur musique est instrumentale et leurs influences tellement multiples que le style est tout simplement inclassable : une pincée d'accents tziganes ("Balalaï Carmen"), une brassée de musique classique étroitement mêlée à des airs folkloriques et une pointe d'âme slave ("Après un Raid") ! Quai n°5 revisite, non sans humour et ajouts personnels, quelques grands classiques qui deviennent "Le Fax à Héloïse" ou "La Marche Truc"...

Ce mélange détonnant surprend agréablement et le groupe obtient un véritable triomphe, recevant des applaudissements nourris pendant plusieurs minutes !

Après l'entracte, cette fois, c'est bien au tour de Juliette. Elle s'installe derrière son piano et c'est parti pour deux heures où nous coupons tous les ponts avec la réalité pour nous installer confortablement dans son univers à elle. Le concert est principalement tourné vers le dernier album, bien sûr, l'excellent Bijoux et Babioles, sorti en février.
J'ai vu Juliette de très nombreuses fois sur scène mais chaque spectacle est différent et l'occasion d'une formidable soirée ! Débordante d'inventivité et d'humour, Juliette parvient toujours à se renouveler. Les nouvelles chansons deviennent des prétextes pour raconter des histoires parfois abracadabrantes, souvent hilarantes. Ainsi, ce soir, la présentation de "La Jeune Fille Ou Le Tigre ?" vaut de l'or, un véritable conte digne des "Mille et Une Nuits", un spectacle dans le spectacle, une histoire de tyran et de prince ... inracontable ici mais à déguster en live !

Si Juliette affiche une certaine prédilection pour l'humour, les univers romanesques et la franche rigolade, elle sait aussi les laisser de côté pour aborder des problèmes plus graves ou affirmer, avec le franc parler qu'on lui connait, ses penchants politiques. Cette "Tyrolienne Haineuse" dont le texte (de 1942) est emprunté à Pierre Dac et qu'elle a mise en musique pour son dernier album, résume sans ambage ce qu'elle pense de la France d'aujourd'hui. Ce morceau ne m'avait guère emballée sur disque mais en live, c'est une toute autre histoire. C'est là où les concerts prennent tout leur sens... Avec Juliette, plus qu'avec aucun autre artiste, les spectacles apportent une dimension supplémentaire certaine. La complicité qu'elle entretient depuis de nombreuses années avec ses musiciens, ses boys, comme elle se plait à les appeler, y est pour beaucoup. Sur cette "Tyrolienne Haineuse" donc, pour y revenir, les boys, tous vêtus, je vous le donne en mille, à la tyroliennne bien sûr, nous offrent une chorégraphie tout à fait désopilante !
Et si ce titre m'avait laissée de marbre à l'écoute du CD, il me fait pleurer de rire ce soir...

De la même manière, "Lapins !", presque sans intérêt sur disque, devient l'un des sommets de la soirée. Joué lors du rappel et présenté par Juliette comme "un texte puissant, un peu la chanson définitive", il est accompagné des musiciens tous déguisés en lapins ! Si, si ! Et ça n'est pas tout... Pendant un furieux final intrumental, Juliette disparait quelques minutes de scène pour revenir elle aussi déguisée en lapin rose ! Il faut le voir pour le croire ! J'ai connu l'épisode de Juliette faisant le lion, l'histoire du "dans le cochon, tout est bon" mais Juliette en lapin et toute l'équipe saluant son public en dansant un haka dans des combinaisons de lapins, je ne suis pas prête de m'en remettre !

Des anecdotes à raconter, il y en a tant que je pourrais en noircir des pages mais pour finir, j'aimerais encore souligner une superbe version de la chanson "Les Garçons De Mon Quartier", jouée au piano solo, sobre et dépouillée, que la salle écoute religieusement et un "Aller Sans Retour" magnifique et vibrant d'émotion... Juliette, c'est aussi cela, derrière le rire, tendresse et gravité ne sont jamais bien loin !

Vraiment, des soirées comme celles-ci, on en redemande...

SLB

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