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Kaiser Chiefs à l'Olympia - Dananananaykroyd en première partie

27 Janvier 2009 - Photos : Pascal Codron

    Kaiser Chiefs a sorti son troisième album à l'automne dernier et depuis, les dates s'enchaînent pour en assurer la promotion. Rendez-vous à Paris ce soir, dans un Olympia bondé à bloc, pour un concert à deux cents à l'heure, avec un Ricky Wilson plus en forme que jamais. On ne peut évidemment pas, en ce début 2009, clamer haut et fort que cette soirée est le meilleur concert de l'année mais Kaiser Chiefs a réellement placé la barre très haut... En première partie, les Dananananaykroyd avaient préparé le terrain et chauffé la salle.

Kaiser Chiefs à l'Olympia
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La soirée doit débuter à 20h30 mais il n'est que 20h15 quand six diables débarquent sur la scène. Ce sont les membres de Dananananaykroyd, sextet originaire de Glasgow. De l'Ecosse, je n'ai qu'une vue travestie par le film Trainspotting et cette réplique culte de Renton (Ewan McGregor) "Mais c'est une punition d'être Écossais !". Et je dois dire que ça n'est pas les bouillonnants écossais de Dananananaykroyd (quel nom imprononçable) qui changeront ma vision.

Emmené par le chanteur Calum Gunn, bien secondé par John Baillie Junior tour à tour derrière sa batterie ou faisant office de deuxième chanteur, le groupe aligne les brûlots punk rock. Le rythme est hyper rapide voire épileptique, les voix souvent suraigues (on pense parfois à P.I.L) et le tout est arrosé d'un déluge de décibels. Les deux leaders déploient une énergie phénoménale et n'hésitent pas à sauter dans la fosse et haranguer le public pour faire monter l'excitation. Seul "Black Wax" que l'on retrouvera sur Hey Everyone!, le premier album de Dananananaykroyd qui sortira en Avril, est un peu plus pop et offre un moment de répit, avec un final de guitares vraiment pas mal.

On reprend ses esprits pendant la pause, on soigne ses acouphènes et on attend l'arrivée des Kaiser Chiefs... Dès le blackout, c'est l'hystérie dans la fosse devenue d'un seul coup très compacte. Un éclairage stroboscopique balaie une scène toujours vide tandis qu'une intro musicale se fait entendre...
Et tout à coup, c'est "Spanish Metal", le chouette morceau psyché pop qui ouvre Off With Their Heads (AZ/Universal), dernier album en date, sorti en octobre dernier. Ce démarrage en douceur permet à Ricky Wilson de s'échauffer car c'est un véritable marathon, mais mené pied au plancher, qui l'attend.

La suite, c'est près d'une heure quinze de folie et très certainement l'un des meilleurs concerts auxquels j'ai pu assister dernièrement. Le son est excellent et Kaiser Chiefs aligne une setlist parfaite, envoyant quasiment tous ses singles à l'exception de "Love's Not a Competition (But I'm Winning)" et pas mal de morceaux du dernier album, évidemment.

Si Ricky Wilson, plus bondissant que jamais, ne se ménage guère, arpentant la scène sans relâche, le public n'est pas en reste... Chaque hit (soit presque tous les titres) voit son refrain repris par deux mille poitrines - même les morceaux de Off With Their Heads sont connus par coeur - et la fosse se muer en trampoline géant sur lequel rebondissent des centaines de corps. Il faudra attendre "Modern Way" pour que les slams prennent vraiment leur essor. C'est d'ailleurs sur ce titre qu'une jeune slammeuse aura l'occasion de vivre l'émotion de sa journée... Arrivée dans les crash barrières et récupérée sans ménagement par la sécurité qui s'apprête à la flanquer dehors, elle est happée par Ricky Wilson en personne qui va non seulement lui offrir quelques instants sur scène mais également la prendre en photo devant le public
de l'Olympia. La jeune fille regagnera la salle les joues rouges et l'appareil photo serré contre son coeur...

Point d'orgue de cette hystérie collective, "Never Miss a Beat", le dernier single, un morceau imparable au refrain martial dont seul Kaiser Chiefs semble avoir le secret. L'Olympia n'est plus qu'une marée humaine, véritable vague prête à déferler. Le public des balcons est debout, les bras se tendent et tout le monde saute en tous sens. Si je vous dis qu'après ce moment de folie, Kaiser Chiefs enchaîne avec "I Predict a Riot", vous comprendrez qu'on n'est pas loin de la vivre cette émeute... D'autant que Ricky Wilson en profite pour sauter dans les crash et finir le titre debout sur les barrières, agrippé par des dizaines de mains !

Après un "The Angry Mob" monumental, Kaiser Chiefs reviendra pour un rappel de trois titres. "Tomato in the Rain", non prévu sur la setlist apparemment, nous rappelle que les gars de Leeds, en plus d'être une machine à fabriquer les hymnes rock, sont aussi les dignes héritiers du son britpop. Un vrai bonheur ! On finira en beauté sur le rituel "Oh My God" repris par la foule. On peut dire que ce soir, les Kaiser Chiefs ont été énormes !


SLB

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Kaiser Chiefs à l'Olympia Kaiser Chiefs à l'Olympia

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Dananananaykroyd à l'Olympia Dananananaykroyd à l'Olympia

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Kaiser Chiefs à l'Olympia - 27 Janvier 2009 - Setlist

Intro // Spanish Metal // Everyday I Love You Less and Less // Everything Is Average Nowadays //
Heat Dies Down // You Want History // Ruby // Thank You Very Much // Good Days Bad Days // Na Na Na Na Naa //
Modern Way // Half the Truth // Never Miss a Beat // I Predict a Riot // Take My Temperature // The Angry Mob

Rappel : Tomato in the Rain // Can't Say What I Mean // Oh My God