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Keziah Jones à l'Olympia - Krystle Warren en première partie

23 Janvier 2009 - Photos : Pascal Codron

    Après un Olympia sold out en Novembre, Keziah Jones remet le couvert ce soir mais également demain avant de rempiler le 7 Février... Quatre Olympia complets pour saluer la sortie de Nigerian Wood (Septembre 2008, Because Music) ! Si l'anglo-nigérian a un petit faible pour Paris, ville où il se fit remarquer alors qu'il jouait dans les couloirs du métro au début des années 1990, on peut dire que le public parisien le lui rend bien... C'est la toute jeune Krystle Warren, américaine originaire du Missouri, qui assure la première partie.

Keziah Jones à l'Olympia
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J'apprends quelques heures seulement avant le concert de ce soir que c'est Krystle Warren qui accompagne Keziah Jones sur sa tournée 2009. Etrange concours de circonstances, j'ai justement reçu The Up Series, sorti depuis le mois de Novembre, deux jours avant. Cet EP devance le premier album de la jeune femme, Circles, qui devrait sortir en Avril. Bien qu'américaine, Krystle Warren est signée sur le label français Because. Et ceci, grâce à Keziah Jones... C'est en effet ce dernier qui, après avoir découvert la jeune femme, fit écouter ses maquettes à son label. La suite, elle est là, devant nous... Un premier EP, un public de plus en plus nombreux et des prestations scéniques qui déchaînent déjà les foules aux Etats-Unis.

Et c'est vrai qu'elle assure Krystle Warren ! Il n'y a qu'à la voir arriver sur scène, ce soir à l'Olympia, toute seule avec sa guitare acoustique, devant deux mille personnes, pas impressionnée pour deux sous et mettre dans sa poche, en seulement deux chansons, un public qui ne la connaissait pas une heure auparavant. Dès "Sunday Confort", la salle tape spontanément dans ses mains, sur le "On That First Day Of Autumn" qui lui succède, l'ambiance monte d'un cran et "Thoughts of You", chanté quasiment a capella, est ovationné. La voix grave et rocailleuse prend aux tripes, les envolées vocales sont impressionnantes et le personnage ne manque pas d'humour. Témoin ce "An American in Paris" et son couplet en français qui déclenche l'hilarité.
Décidément, Krystle Warren a tous les atouts pour devenir une grande et on ne serait pas étonné de la voir bientôt arpenter des scènes où ce serait elle la vedette...

Les vingt minutes annoncées pour l'entracte sont devenues trente et vers 21h00, le public commence à s'impatienter... Qu'à cela ne tienne, les lumières s'éteignent enfin et les musiciens investissent la scène. Comme souvent, Keziah Jones n'est accompagné que d'un bassiste et d'un batteur. Vêtu d'un costume zébré, il porte une toque sur la tête et un immense foulard autour du cou, foulard dont il se débarrasse illico dans un grand tourbillon d'étoffe. Empoignant sa guitare dans la foulée, il attaque sur l'excellent "1973 (Jokers Reparations)" du dernier album, Nigerian Wood, sorti en septembre dernier. Si le titre n'est pas musicalement aussi riche que sur le CD (on a perdu, entre autres, les choeurs ethniques, les voix aériennes et le discours politique), sa violence est par contre accentuée en version live grâce à un son énorme et une rythmique démentielle. Cette grosse rythmique, liée évidemment à la présence de la basse et de la batterie, est renforcée par le jeu de guitare très percussif de Keziah Jones. S'ensuit un "My Kinda Girl" tout en douceur et ovationné dès les premières mesures. La salle est aux anges...

Si le concert du 13 Novembre dernier, plombé par des problèmes de son et un manque de communication, avait laissé un goût amer au public parisien, il est clair que ce soir,
Keziah Jones a à coeur d'offrir un set à la hauteur de son talent. Le public ne repartira pas déçu... Durant 1h45, Keziah Jones va enchaîner une vingtaine de morceaux, interprétant ses grands classiques, ceux qui mettent la fosse en ébullition et que la salle connait par coeur, "Million Miles From Home" sur lequel il se déhanche langoureusement, "Beautiful Emilie" qui reçoit une ovation remarquable, "Rhythm Is Love" juste avant le rappel. Puis suivent quelques reprises : "When Somebody Loves You" de Teddy Pendergrass ou "War" de Bob Marley, chanté comme un manifeste, la guitare balançant des riffs comme autant de rafales de mitraillette, et qu'il termine à genoux. Enfin évidemment des titres de Nigerian Wood, comme les superbes et très soul "Beautiful Black Butterfly", "My Brother" ou "Long Distance Love" et sa chanson live fétiche "Pass the joint"...

Pas de temps mort, un Keziah Jones qui parle volontiers, mélangeant allègrement anglais et français, évoquant ses idoles, Fela Kuti, Jimi Hendrix mais aussi James Brown, un invité surprise, Anthony Joseph qui vient chanter un titre pendant que Keziah Jones joue le guitariste de luxe... Tous les ingrédients étaient réunis ce soir pour offrir au public de l'Olympia un excellent concert...


SLB

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Keziah Jones à l'Olympia

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