Moby est de retour à Paris ! Après son concert soldout en Juillet dernier à la Cigale, concert où il était venu présenter son tout nouveau Wait For Me, Moby profite de la sortie en édition Deluxe de ce même album pour honorer la capitale française de sa présence. On a vu plus grand cette fois et c'est donc au Zénith que ça se passe. Deux heures de concert pendant lesquelles l'Américain jouera Wait For Me mais revisitera aussi ses très nombreux tubes... Moby a offert la première partie à Kelli Scarr dont le premier album, produit par Moby, sortira début 2010.

Nous arrivons au Zénith juste à temps pour voir Kelli Scarr remercier le public et quitter la scène... Hé oui, la soirée démarrait à 19h30 et non 20h00. Qu'à cela ne tienne, nous profiterons de sa présence durant le concert de Moby. Chanteuse du groupe Salt & Samovar, Kelli Scarr est repérée par Moby lors d'un concert. Celui-ci lui propose alors de chanter pour lui sur la tournée Wait For Me. Elle accepte et c'est ainsi que Kelli Scarr rejoint la fidèle Joy Malcolm pour partager les vocaux féminins des titres de Moby. Kelli Scarr sortira son premier album solo début 2010. Il sera produit par Moby.

Le concert de Moby démarre sur l'instrumental "A Seated Night". La scène, baignée de lumières roses dont l'intensité va croître tout au long du morceau, est vide. Des choeurs d'église envahissent le Zénith puis le maître de cérémonie parait, ovationné par des milliers de fidèles. Moby empoigne sa guitare, les musiciens se mettent en place et c'est parti pour "Shot in the Back of the Head", autre instrumental tiré de Wait For Me, le dernier album de l'Américain. A l'image de cet album plus pop que les précédents, le roi de l'electro taillée pour les dancefloors a délaissé ses platines et monté un vrai groupe. Pas l'ombre d'un ordinateur ce soir sur scène mais une section cordes, une basse, une batterie, un clavier, des bongos et une guitare...

Après cette entrée en matière, Moby remercie - il remerciera d'ailleurs très souvent le public parisien - et enchaîne sur l'excellent "Mistake", seul morceau qu'il chante lui-même sur Wait For Me.

Clin d'oeil à la new wave des eighties, ce titre est l'un des meilleurs morceaux de l'album et, pour magnifier le tout, les éclairages bleu électrique, sont superbes.

S'ensuivent une poignée de singles tirés de disques plus anciens. "Flower", chanté par Joy Malcolm, "Bodyrock", survitaminé et plus rock que jamais se termine sur un final de guitare saturée, "Go" moins orienté electro que l'original (mais tout aussi endiablé) avec ses bongos que Moby frappe comme un forcené, "Slipping Away", toujours impeccable... Puis Kelli Scarr délaisse son clavier pour chanter le génial "Pale Horses", trip hop mélancolique et lancinant particulièrement ovationné.

Quand Moby ne chante pas, il a réservé les titres soul ou rapides à Joy Malcolm (dont la voix est tout bonnement impressionnante) et Kelli Scarr se charge des morceaux plus lents. C'est donc elle qui aura l'honneur de chanter "Great Escape" et "When It's Cold I'd Like to Die", deux chansons que Moby présente comme ses préférées. C'est là que le trio à cordes (deux violons et un violoncelle) prend vraiment tout son sens, renforçant encore la mélancolie inhérente à ces titres.

Difficile de résumer deux heures de concert et de ne retenir que les moments forts... Dans les musts de la soirée, il faut évidemment citer le superbe "Why Does My Heart Feel So Bad?". Tout doucement, sur une belle intro de piano jouée par Moby, la voix de Joy Malcolm, soul et incroyablement grave, emplit l'air de sa caresse. Dans une lente progression, le morceau enfle et monte en puissance.

La voix de Joy s'envole alors, se hissant à de prodigieux sommets comme pour mieux exorcicer la douleur de ce coeur qui souffre... Carrément magique !

On n'oubliera pas non plus le chouette "Extreme Ways" et la ferveur qu'il déclenche. Au son du gimmick de clavier qui entame le morceau, le public s'emballe. Sur le refrain, les bras se tendent, la foule chante et quand le titre s'arrête brutalement sans prévenir, une explosion secoue le Zénith, comme une vague se propageant depuis la fosse jusqu'en haut des gradins... De même, le capital sympathie de la foule envers "Natural Blues" semble inépuisable. Le public le connait absolument par coeur et se fait un plaisir d'accompagner Joy Malcolm. L'ovation qui salue le morceau parait ne devoir jamais s'arrêter si ce n'est quand Moby annonce que les trois titres suivants seront dance... Et de fait, le beat électro de "Raining Again" transforme illico la fosse en dancefloor. L'ébullition n'est pas loin quand on enchaîne sans temps mort sur "Disco Lies" et "The Stars" vient à bout des plus réticents. Plus une âme assise dans ce Zénith en fusion, tout le monde danse et il ne manque guère que la boule à facettes...

Un rappel de quatre titres débuté sur le "Walk on the Wild Side" de Lou Reed et le concert s'achève sur "Feeling So Real". En véritable MC, Moby dirige son public, tour à tour derrière ses bongos ou arpentant la scène pour mieux haranguer la foule. Quand les lumières se rallument, ma voisine hurle "c'était énorme !" Rien à redire...

SLB

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