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Moriarty, The Tellers, Sammy Decoster à l'EMB (Sannois)

14/12/2007 - Photos : Pascal Codron

    Dernière soirée de l'année 2007 à l'EMB et donc, dernière occasion de fêter les quinze ans de cette excellente salle de la banlieue parisienne. Ce soir, trois groupes se succèderont sur scène ... Sammy Decoster, artiste accompagné par la salle ouvrira la soirée. Déjà vu en solo sur cette même scène, il jouera cette fois-ci en groupe. La joyeuse troupe des surprenants Moriarty prendra la relève pour nous faire partager son univers avant de céder la place à The Tellers. Signé chez 62TV Records (Girls in Hawaii), ce groupe est la nouvelle sensation de la florissante scène pop/rock belge.

Moriarty à l'EMB
La salle est loin d'être pleine quand Sammy Decoster et son groupe entrent en scène. Nous avions déjà eu l'occasion de voir le jeune homme en concert, sur cette même scène de l'EMB, au début de l'année. Il était alors seul avec sa guitare. Ce soir, il est accompagné de son groupe : clavier, basse ou contrebasse, batterie. Les ballades intimistes, sur fond de folk/rock américain, dont j'avais le souvenir, se muent en un rock sauvage une fois interprètées en groupe. Pour ma part, j'ai apprécié "Tucumcari", "L'Homme que je ne suis pas", "L'Exil" et le sombre "J’ai trop aimé l’enfance". Ce titre qui a un vécu personnel pour Sammy Decoster, il l'interprètera seul. L'utilisation d'un micro où la reverb est bien poussée donne une sacrée intensité à la voix sur l'intro du morceau. La très belle ligne de guitare et le texte touchant font le reste... Le titre reçoit une ovation tout à fait méritée.

Le reste du groupe revient pour deux reprises, "Be My Baby" (de Phil Spector et interprèté par les Ronettes en 1963) puis, en rappel, un "That's All Right Mama" (dont le plus célèbre interprète reste Elvis Presley en 1954) endiablé !

Après vingt minutes de pause, retour à la musique et bienvenue en Moriartyland ! Ils sont six, Rosemary au chant, Charles à la guitare, Zim à la contrebasse, Thomas à l'harmonica, Arthur à la guitare et Vincent aux percussions en tous genre. Ils sont français parait-il mais on m'apprendrait qu'ils viennent d'une autre planète que je ne serais pas autrement surprise.
Leurs influences mêlent le blues américain des années 30, le jazz façon Billie Holiday ou Peggy Lee, le folk d'un Dylan ou d'une Joan Baez, les ballades irlandaises, la country, les chants maliens, la musique classique de Dvorák ou Purcell, le cabaret allemand façon Kurt Weil ou Marlene Dietrich ... Pas étonnant que leur musique soit inclassable !

Les Moriarty ouvrent de nouveaux horizons dans le paysage musical français... Ils nous prouvent qu'on peut jouer une musique qui semble venue d'un autre temps, tout en étant tout à fait modernes. Témoins ce public toujours plus nombreux à les suivre, ces ventes de disques qui décollent avec plus de dix mille albums vendus pour Gee Whiz But This Is A Lonesome Town (Naïve) sorti en octobre ! Ce soir ne fait pas exception... Alors que la tête d'affiche - d'après la taille des lettres employées pour imprimer les billets - semble être The Tellers, ce sera bien Moriarty la sensation de la soirée ! La salle est carrément bondée pour leur prestation...

Du superbe "Cottonflower", morceau lancinant aux lignes épurées, au tube "Jimmy" dont le public chante le refrain avec enthousiasme, en passant par un "Whiteman's Ballad" au prodigieux solo d'harmonica sans oublier la reprise impeccablement décalée du "Enjoy The Silence" de Depeche Mode sur laquelle Rosemary chante avec Gilbert (la tête d'animal empaillé) dans les bras ... tout est parfait. Sur "Bacon", je retrouve enfin à qui Moriarty me fait penser ... à  cette troupe du "Kabaret de la Dernière Chance" que l'on croise dans le film
de Claude Lelouch, "Il y a des jours... et des lunes". Voilà, Moriarty, c'est exactement ça ! Sous des dehors loufoques, ce ne sont que vérités qu'ils nous lancent...

En guise de rappel, ils nous offriront le remarquable "Private Lily" qui nous permet d'apprécier la voix de Rosemary, capable de monter très haut sans pour autant donner une impression de fragilité. Magnifique !

Dernière prestation de la soirée, The Tellers... Pas de chance pour les Belges qui commencent à jouer à près de 23h30 ! Une bonne partie de la salle s'est hélas vidée mais, il est vrai que la perspective de manquer le dernier RER n'a rien d'enthousiasmant... Ça démarre à fond les manettes avec un "If I Say (Die With Me)" très rock, extrait du tout dernier album (Hands Full of Ink, 62TV Records) puis "More" est enchainé sans aucun temps mort et sur un rythme hyper rapide !

Le set des Belges sera mené tambour battant (55 minutes pour 15 titres) et avec un niveau sonore prodigieux. Gare aux acouphènes pour ceux qui seraient trop près des amplis ! Même "Second Category", le très beau single de l'album, est joué très rock par rapport à la version disque... Seul l'excellent "Another Coin For The Love Machine" calme le jeu. Joué à la guitare acoustique par Ben, seul en scène, il offre au beau milieu du concert une respiration bienvenue et permet d'apprécier le talent de mélodistes des Tellers. La prestation s'achève sur la reprise d'Otis Redding, "Dock Of The Bay".

SLB

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The Tellers à l'EMB The Tellers à l'EMB

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