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Patrick Watson à la Cigale - Thus:Owls en première partie

18 Novembre 2009 - Photos : Pascal Codron

    Après une Maroquinerie pleine à craquer en Juin dernier, Patrick Watson s'offre la Cigale. On croise des hordes de supporters Irlandais en remontant le Boulevard de Clichy et gageons que de nombreux Français seront restés devant la télé ce soir... Tant pis pour eux car la magie aujourd'hui, elle n'était pas au Stade de France mais bel et bien à la Cigale. Comme d'habitude, le Canadien a su faire voyager son public et lui offrir une petite place dans son monde onirique, l'espace d'un instant... Récit de cette fort belle soirée...

Patrick Watson à la Cigale
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En première partie, nous faisons connaissance avec Thus:Owls, quintette créé par la chanteuse suédoise Erika Alexandersson. Cette jeune femme ne nous est pas inconnue et pour cause, elle fait également partie du groupe Loney Dear. Mais Erika n'est pas le seul membre de Thus:Owls à faire le grand écart. Dans Thus:Owls, on trouve aussi Simon Angell, l'excellent guitariste de Patrick Watson, Martin Höper, bassiste de Koop, et Ola Hultgren, batteur chez Loney Dear. Enfin, Cecilia Persson, au piano, complète cette formation étonnante.

Une demi-heure durant, Thus:Owls va nous charmer de sa pop volontiers expérimentale, tantôt minimaliste, parfois épique. Si l'excellent "Yellow Desert", qui ouvre le set, un peu post rock aux entournures, et l'impeccablement rythmé "Climbing the Fjelds of Norway", recueillent des applaudissements encore timides, "Sometimes" récoltera une véritable ovation. Pour notre part, "You Arose To The Gods" et "Eagles Coming In", asssez proches dans leur construction de ce que peut faire Sigur Rós, remportent tous nos suffrages. Une recherche musicale certaine, des envolées atmosphériques, des bruissements devenant grondements, une contrebasse qui tire des gazouillis d'oiseaux de son archet, quelques accents Björkiens, il n'en faut pas davantage pour nous séduire...

Changement de décors et place à Patrick Watson accompagné de ses Wooden Arms soit, Simon Angell à la guitare, Robbie Kuster à la batterie et aux percussions de tout poil et Mishka Stein à la basse.
Si la Cigale n'affiche pas soldout, on ne doit pas être loin d'avoir fait le plein. Des cris et applaudissements accueillent l'extinction des lumières et une ovation salue l'arrivée des musiciens sur scène. Quelques vocalises aériennes sur un roulement de tonnerre suivis d'arpèges délicats égrènés par la guitare de Simon Angell... "Fireweed" nous emmène illico, loin, très loin.

Patrick Watson, sans barbe mais toujours avec sa casquette vissée sur le crâne, n'a pas d'égal pour installer, et en quelques minutes seulement, une ambiance incroyable de quasi recueillement dans la salle. Aucun énergumène surexcité en vue, le public écoute presque religieusement, cherchant à profiter au maximum des arrangements sublimes, des orchestrations foisonnantes élaborés en studio et que le groupe parvient à reproduire en live. Patrick Watson triture sa boîte à effets, samplant sa propre voix, enregistrant le public, pour nous livrer le résultat en direct... Des couches vocales superposées en harmonies d'une beauté à couper le souffle.

Une section cordes fait son entrée, Patrick s'installe au piano, des percussions exotiques se font entendre... C'est le génial "Tracy's Waters" bien sûr ! Extrait de Wooden Arms (Tôt Ou Tard), tout comme "Fireweed" et "Beijing" sur lequel on enchaîne. Que dire qui puisse rendre compte de la magie de ces morceaux, tous plus beaux les uns que les autres, donner une idée de l'enchantement provoqué par tant de subtilité, traduire l'originalité fantastique de ce groupe en empathie totale ?
Si l'on juge à l'applaudimètre, "Traveling Salesman", "The Great Escape" et "Where The Wild Things Are" remportent sûrement la palme. Il est vrai que cette version live de "Traveling Salesman" est vraiment grandiose. On peut citer en vrac les parties d'harmonium, Patrick Watson qui simule une trompette bouchée à l'aide d'un vocoder (ressemblant à un porte-voix) et d'une sourdine, une ligne de guitare époustouflante, un xylophone épatant ou encore un final noisy tout en saturation et distorsions. C'est sublime et l'ovation énorme est vraiment méritée.

On ne peut pas finir ce report sans parler du rappel... Patrick descend dans la fosse, portant sur son dos un système d'éclairage bricolé, et s'installe tranquillement au beau milieu du public. Accompagné de Mishka Stein, également descendu dans la fosse, de Simon Angell à la guitare acoustique et Robbie Kuster à la scie musicale, tous deux restés sur scène, Patrick Watson offre un incroyable "Hearts In The Park" acoustique à un public médusé mais aux anges.

Remonté sur scène pour "Je Te Laisserai", titre dépouillé en piano, voix, violoncelle, chanté en français, il saluera la Cigale avant de revenir une fois encore pour un duo avec Erika Alexandersson sur le magnifique "12 Steps". Des concerts comme ça, on aimerait en vivre tous les jours !

SLB

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Patrick Watson à la Cigale Patrick Watson à la Cigale

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Thus:Owls à la Cigale Thus:Owls à la Cigale

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Patrick Watson à la Cigale - 18 Novembre 2009 - Setlist

Fireweed // Tracy's Waters // Beijing // Wooden Arms // Big Bird In A Small Cage // Traveling Salesman //
The Storm // Man Like You // The Great Escape // Luscious Life // Where The Wild Things Are

Rappels

Hearts In The Park // ? // Je Te Laisserai
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12 Steps