Ce concert de Placebo à Paris, à quelques jours de l'été et de la fête de la musique, fait figure d'évènement. En effet, le groupe ne fera, en tout et pour tout, que cinq dates en France cet été, pour la plupart en festival. Le groupe de Brian Molko bouderait-il notre pays ? Absolument pas ! La tournée "Battle For The Sun" ayant commencé en 2009, Placebo a déjà donné de nombreux concerts chez nous, visitant, entre autres, la plupart des Zénith de France, dont trois fois celui de Paris, à guichets fermés, en Octobre dernier. Ce soir, Placebo revient à Paris pour le fun et joue devant un parterre de privilégiés puisqu'il s'agit d'un concert privé...

Placebo, habitué des stades et autres salles immenses, jouant en concert privé pour une poignée de privilégiés, c'était une occasion à ne pas manquer ! D'autant que l'évènement, organisé par la Fnac et Pias, le label du groupe, se déroule sur le toit de la Fnac des Ternes. Un cadre exceptionnel, vue sur Paris et l'Arc de triomphe garantie ! Le public est constitué d'heureux gagnants d'un concours organisé par la Fnac et de quelques invités triés sur le volet.

La journée qui jusqu'alors a été plutôt maussade, nous offrant un ciel plombé et menaçant, décide de participer à la fête. A l'approche du concert, miracle, les nuages se déchirent pour laisser apparaître quelques coins de ciel bleu. Sur la scène, on s'agite, fignolant les derniers détails tandis que le public arrive tranquillement.

Sur le coup de 18h05, Placebo fait son apparition et attaque son set sur "For What It's Worth", tiré du dernier album, Battle For The Sun. Brian Molko est toujours aussi élégant. Les cheveux mi-longs, il porte une chemise blanche à l'encolure échancrée, un gilet et un pantalon noir. Stefan Olsdal arbore un costume sombre sur un T-shirt noir et une barbe de quelques jours. La note de couleur

vient de Steve Forrest, le batteur arrivé en 2008. La mèche rebelle et blonde comme les blés, il est en bras de chemise, une chemise orange vif qui tranche avec la sobriété de ses partenaires. Ses multiples tatouages sont bien visibles, sur les avant-bras, les mains, les doigts, le cou. On devine aussi ceux qu'il porte sur le torse dans l'échancrure de sa chemise... Trois musiciens supplémentaires épaulent le trio : Bill Lloyd à la basse et occasionnellement aux claviers, Fiona Brice au violon électrique ou aux claviers et première femme à intégrer l'équipe Placebo, et enfin, Nick Gavrilovic, guitariste et dernier arrivé dans le groupe.

Après ce premier titre accueilli par des applaudissements qui paraissent tout timides tant on est peu nombreux, on enchaîne sur "Ashtray Heart" puis sur l'énorme "Battle For The Sun" qui s'achèvera a cappella. C'est totalement surprenant et presque irréel d'assiter à un concert de Placebo dans ces conditions. Brian Molko et Stefan Olsdal sont à moins de deux mètres et on a l'impression jubilatoire que le groupe joue juste pour nous, qu'il est là dans notre jardin...

Promotion oblige, l'essentiel du set est consacré à Battle For The Sun. Tous les singles de ce dernier seront joués plus "Speak

in Tongues", morceau favori de Brian Molko, une chanson qui lui rappelle son enfance si l'on en croit la petite histoire qu'il nous raconte dans son français impeccable, et "Breathe Underwater", hyper rapide et porté par des riffs de guitare dévastateurs.

Parmi les anciens morceaux, on notera le génial "Every You Every Me" qui date de 1998 - un de mes préférés - que Placebo attaque sur un chouette duel de guitares entre Molko et Olsdal. C'est dingue le nombre de guitares que ces deux-là vont utiliser ! On dirait qu'ils en changent à chaque morceau. Ce n'est pas tout à fait vrai mais j'en ai compté au moins six pour Molko, toutes plus belles les unes que les autres... La Gretsch noire ou la Gibson crème sont superbes !

Le set s'achèvera sur le très à propos "Song To Say Goodbye"... Après un "au revoir" lancé au public, le groupe s'éclipse. Les spectateurs ont beau réclamer, les filles des premiers rangs s'époumonner, rien n'y fera... Après 5 à 10 minutes d'attente, on se rend à l'évidence, Placebo ne reviendra pas. Le public commence alors à quitter les lieux. On jette un dernier regard au paysage puis on lève également le camp, ravis d'avoir pu particper à cet évènement.

SLB

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