Le rock s'affiche au féminin ce soir à la Maroquinerie ! Dopées par un second album qui a reçu davantage de louanges que de critiques quand leur LP1 avait divisé les rédactions, les Plastiscines poursuivent le Bitch Tour entamé début Février. Dix jours après avoir arpenté la gigantesque scène de Bercy, en première partie des Thirty Seconds To Mars, les quatre rockeuses retrouvent une salle parisienne. La Maroquinerie affiche évidemment complet depuis belle lurette et ça n'est pas Lipstick qui s'en plaindra...

Quatuor emmené par sa charismatique chanteuse, Lipstick vient de la région Paca. A ne pas confondre avec Lipstick Std, quintette rock parisien, Lipstick Vibrators, combo punk également de Paris, ou encore Lipstick, groupe brésilien exclusivement féminin. Le groupe jouera cinq titres d'un rock mélodique volontiers enlevé. "Ecorché", démarré sur une note assez calme, vire rapidement au rock, "Résolution", énergique en diable, chauffe la salle et prépare le terrain pour tout à l'heure. Après une reprise des Plastiscines justement, Julia et sa bande enchaînent sans temps mort sur "Réalise" avant de terminer sur l'ultra speed "Walt Disney". Mission accomplie, le public est survolté et Lipstick quitte la scène sous une belle ovation...

L'entracte s'éternise et la salle commence sérieusement à s'impatienter quand, enfin, l'extinction des lumières annonce l'arrivée imminente du groupe. Anaïs, nouvelle batteuse du groupe, s'installe derrière ses fûts et envoie une intro démoniaque pendant que les trois autres prennent tranquillement possession de la scène. Les Plastiscines attaquent sur le très catchy "I Could Rob You", titre qui ouvre About Love, sorti en Novembre dernier.

Un bon choix, particulièrement efficace... Très à l'aise, les quatre filles sont tout de suite à fond. Imposant un rythme étonnamment rapide à leur set, elles ne relâcheront pas la pression, si ce n'est l'espace d'une chanson, le temps d'un "I Am Down" tout en douceur, joué à deux guitares acoustiques par Marine et Katty. Un peu plus musclé que sur le CD, ce morceau, seule ballade à ce jour du groupe, prouve que les Plastiscines ont encore bien d'autres cordes à leurs arcs... Une piste à creuser pour le futur ? Peut-être car si l'on en croit l'ovation démente qui accompagne la fin de la chanson, le public apprécie vraiment ce côté pop du groupe.

Les Plastiscines vont enchaîner seize morceaux, About Love se taillant la part du lion. Quatre titres seulement de LP1, dont évidemment "Loser", annoncé par son riff de guitare assassin, qui sera joué en rappel, mais aussi "Mister Driver", "Shake", tous deux provocant l'hystérie dans la fosse, et "Lost In Translation" exécuté à un train d'enfer. On note également deux reprises : le classique "These Boots Are Made For Walkin" de Nancy Sinatra, que les Plastiscines jouent presque systématiquement en live, et "City Is

A War" de Cobra Starship. Le reste ? About Love, quasi intégralement à part "Time to Leave" et "Coney Island".

Katty, dans sa petite robe noire moulante, ses cheveux blonds relevés en une coiffure très 50's, plus glamour que jamais, est l'image même d'une héroïne Bondienne. En guise de Beretta, sa guitare... Qu'elle hurle, qu'elle harangue le public ou qu'elle soit face à Marine pour de chouettes duels de guitare, elle hypnotise tous les regards. Marine, Anaïs et Louise font leur boulot et on peut dire qu'elles assurent... En deux ans seulement, les Plastiscines ont beaucoup appris et ceux qui sont encore dubitatifs feraient bien de venir faire un tour à leurs concerts.

Le set s'achève sur "Bitch", le titre que tous les fans attendent, un single idéal pour terminer dans l'euphorie. Katty fait chanter la salle avec le seul support de la batterie puis, à la reprise des autres instruments, elle s'offre carrément une petite descente dans la fosse pour chanter au beau milieu de la foule. Inutile de préciser qu'une véritable folie s'empare de la Maroquinerie...

SLB