En pleine tournée européenne pour promouvoir leur dernier album, le très rock Diamond Hoo Ha, sorti en mars, et avant de s'envoler pour les Etats Unis en juillet, petite escale à Paris pour les Supergrass... C'est la seule date en France du groupe anglais, autant dire que les fans français se sont précipités pour profiter de l'occasion ! L'Elysée Montmartre affiche donc logiquement complet ce soir et c'est Medi and The Medicine Show, groupe de rock français, emmené par le charismatique Medi, qui ouvre le bal...

Medi, jeune homme originaire de Nice, après avoir oeuvré pour les autres en tant que guitariste, s'est mis à composer pour lui-même et c'est ainsi que son premier album solo, Medi and The Medicine Show, a vu le jour fin 2006. Produit par Dave Stewart (rappelez-vous, Eurythmics, c'était lui) et mixé par Cenzo Townsend (qui a collaboré avec ... Supergrass, que le monde est petit !), cet album a reçu un très bon accueil critique. Entre deux concerts, Medi prépare son second opus. En l'attendant, on peut toujours profiter du EP Excuse My French...

C'est avec son groupe, The Medicine Show, que Medi joue ce soir. Formation rock classique, les trois musiciens qui l'accompagnent manient guitare, basse et batterie tandis que Medi passe de la guitare au clavier ou souffle à l'occasion dans un harmonica. Le set démarre sur "I Know What You Did", extrait du dernier EP, un rock enlevé et mélodique, très seventies dans l'âme, teinté de blues et d'influence Led Zeppelin. D'ailleurs, la voix assez haute de Medi n'est pas sans rappeler celle de Robert Plant.

La prestation dure trente minutes et, même si c'est un peu court, elle nous permet de découvrir l'étendue du talent du jeune homme, aussi à l'aise dans les morceaux plein d'énergie ("Excuse My French"), que dans les belles ballades tout en douceur ("The Perfect Words") ou encore les blues langoureux ("Lou"). A suivre donc...

21h00, Supergrass investit la scène de l'Elysée Montmartre sous les clameurs d'un public impatient. Qu'il est loin le temps où le groupe se présentait comme un trio ! Aujourd'hui ils sont cinq, du moins sur scène. Les trois membres fondateurs sont toujours là, Gaz Coombes, le chanteur et guitariste du groupe, plus charmeur que jamais, Danny Goffey à la batterie (et accessoirement à la traduction puisqu'apparemment il se débrouille en français) et Mick Quinn à la basse. Rob Coombes, frère de Gaz, bien qu'ayant été crédité sur les premiers albums de Supergrass, n'intègrera officiellement le groupe qu'à partir de Life On Other Planets en 2002. Planqué derrière ses claviers, il reste très discret... Rien à voir avec Charly, le plus jeune des frères Coombes, qui tient la seconde guitare depuis le démarrage de ce Diamond Hoo Ha tour. Aussi charmeur que Gaz, il fait fait beaucoup pour le charisme scénique du groupe.

Le set démarre sur le riff de guitare, reconnaissable entre tous, de "Diamond Hoo Ha Man", premier et irrésistible single de Diamond Hoo Ha (Parlophone, 2008), l'album paru en mars. On embraye sur le second single, "Bad Blood", un rock rapide mené par une rythmique en béton, du Supergrass pur jus qui enflamme le public. Ce sont évidemment des titres de Diamond Hoo Ha qui sont joués en priorité. Parmi ceux-ci, je retiens les excellents et très glam, "Rebel In You" et "Butterfly", sous haute influence Bowie et je regrette un peu l'absence

de la belle ballade qu'est "When I Needed You" mais Supergrass a plus d'un titre dans son sac pour nous ravir. Les morceaux qui ont fait la renommée du groupe sont presque tous là et les grands classiques reçoivent des ovations à faire trembler les plafonds de l'Elysée Montmartre ! Ainsi "Moving" qui porte décidément bien son nom avec un public qui danse et saute dans tous les sens, "Richard III", l'un des plus gros hits de Supergrass, qui maintient la pression, "Sun Hits The Sky" qui fait chanter la foule et "Pumping On Your Stereo" qui nous laisse pantelants.

Le rappel est mené tambour battant, enchaînant trois titres sans temps mort dont "Alright", titre phare du groupe, tiré du tout premier album, I Should Coco, et emblême d'une certaine rebellion adolescente pour les anglais. Si ces derniers temps, Supergrass avait résolu de ne plus faire ce morceau en live, estimant qu'à la trentaine, le groupe ne pouvait plus incarner l'adolescence, on est bien content qu'ils aient changé d'avis. D'ailleurs le groupe semble bien s'amuser en le jouant. Les fans sont ravis et on assiste à quelques slams, vite découragés cependant par un service de sécurité qui renvoie les slammeurs derrière les barrières sans ménagement. Après une heure et demi qui a vu Gaz Coombes perdre des litres de sueur, le concert s'achève sur l'énergique "Caught By The Fuzz". On peut vous l'assurer, les derniers représentants de la Britpop tiennent la forme !

SLB

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