Passés au Point Ephémère début mai pour fêter un album fraîchement sorti, les espagnols les plus anglo-saxons de la terre reviennent en France pour une dizaine de dates ! Le "Little tour in France" des Sunday Drivers passe par la Maroquinerie ce soir, une bonne occasion de profiter de leur pop ensoleillée et de se replonger dans les mélodies de Tiny Telephone, deuxième album du groupe... La première partie de cette soirée laisse la place à un groupe de Clermont Ferrand, scène décidément très active... Non, il ne s'agit pas de Cocoon mais des jeunes rockeurs de Marshmallow!

Qui a dit qu'en France, il ne se passait rien en dehors de Paris ? En tous cas, la scène auvergnate semble se porter à merveille ... A côté du grand frère Kaolin se pressent de nombreux groupes, certains ayant déjà fait parler d'eux, d'autres plus confidentiels mais tout aussi talentueux. Parmi tous ces groupes, on pense bien sûr à Cocoon, qu'on ne présente plus, à Kissinmass, remarqués sur CQFD 2007, aux Elderberries mais aussi aux excellents The Delano Orchestra ou St Augustine (que vous pouvez retrouver sur nos compilations), Leopold Skin ... et j'en oublie sûrement! Ce soir, ce sont les Marshmallow qui viennent nous faire goûter leur rock d'inspiration sixties.

Si les Clermontois chantent en français la plupart du temps, ils revendiquent ouvertement les Beatles comme principale influence musicale et leurs reprises des Fab Four ne sont pas rares sur scène. Ce soir, ce sera "I am the Walrus". Alternant ballades ("Cotylédon", "Enervé") et rock ébouriffés ("Alors Imagine", "Living Space"), les Marshmallow, à travers leurs chansons, s'inventent un monde à eux, s'évadant d'un quotidien où l'ennui pointe souvent le bout de son nez et oubliant des enfances pas très fun. Emmené par un chanteur au look assez psychédélique, ce groupe tout à fait sympathique emporte l'adhésion du public quand, non sans humour, il lui demande de réserver un bon accueil aux Sunday Drivers!

La salle s'est remplie doucement pendant le set des Marshmallow et affiche maintenant complet. Apparemment, toute l'Espagne a investi la Maroquinerie ce soir si j'en juge par les conversations autour de moi ... 21h15, la musique de fond s'est tue (le Comicopera de Robert Wyatt nous a tenu compagnie pendant l'entracte), les lumières meurent doucement et les six Espagnols prennent possession de la petite scène où ils semblent bien à l'étroit.

Les Sunday Drivers poursuivent leur Tiny Telephone Tour entamé avec la sortie de l'album en avril. A défaut de nous avoir apporté la grosse chaleur, on compte sur leurs pop songs ensoleillées pour réchauffer une température extérieure particulièrement glaciale ce soir...

Leur prestation, qu'ils entament avec "Rainbows of Colours" du dernier album, va durer une bonne heure et demi. Même si la priorité reste à la promotion de Tiny Telephone (Naïve, 2007), la setlist est assez équilibrée avec neuf titres de ce troisième opus (soit la quasi totalité de l'album), neuf morceaux piochés dans les deux précédents Little Heart Attacks (Naïve, 2005) et le tout premier album du groupe The Sunday Drivers (Rock Indiana, 2003) qui n'avait pas été distribué en France et enfin, un inédit, "Popereta", véritable hommage aux Beatles période Sgt Pepper, que le groupe a pris l'habitude de faire pour clore ses concerts.

Manifestement, le public connait davantage les titres de Little Heart Attacks : ça commence à bouger dans la fosse avec "I Ain't Down", "Only in the Dark Days" reçoit un accueil chaleureux et sur le single "On My Mind", c'est carrément la grosse ambiance! Une ovation salue les premières notes du morceau et sur le refrain tout le monde saute et danse dans tous les sens! Il faut dire que cet album, Little Heart Attacks, le premier a avoir été distribué à l'international suite à une signature avec Naïve, a connu un assez beau succès puisque 30000 exemplaires se sont écoulés...

Pour ma part, j'ai particulièrement apprécié les belles ballades que sont "Like I Do" extraite du tout premier album, un "Paranoid" impeccable, nappé d'orgue Hammond ou encore "Often". On peut noter aussi des harmonies vocales, façon Beach Boys, sur "Day In Day Out" ou "Popereta", des influences Beatles ou Byrds omniprésentes et un sens évident de la mélodie.

Le public, ravi de la prestation, obtiendra deux rappels et pourra donner de la voix sur "Little Heart Attacks"... Quant aux Sunday Drivers, ils sont particulièrement heureux de jouer à Paris, ville qui leur donne l'impression d'être un grand groupe, dixit Jero, chanteur et leader du groupe, en s'excusant de son français...

SLB

Site de The Sunday Drivers
Site de Marshmallow