Balbino Medellin... J'ai découvert ce garçon en première partie de Bernard Lavilliers récemment au Zénith et, tout de suite, j'ai pris une sacrée claque ! Derrière un physique impressionnant et des biscottos de lutteur, Balbino cache une sensibilité à fleur de peau, une poésie pleine de noblesse et un coeur immense. Ce jeune homme, c'est un peu le Brassens du 21ème siècle : des musiques qui semblent toutes simples, et où guitare et accordéon ont la part belle, mais des textes empreints de tendresse ou mordants de vérité.

Balbino Medellin a résolumment choisi de chanter les anonymes et il le fait bien le bougre ! Que ce soit pour nous compter cette caissière de station service - "Fille de Lille" : quel texte, bon sang ! Faire rimer ange avec huile de vidange, je ne pensais pas que c'était possible et encore moins que c'était beau - nous parler de sa famille - l'envoûtant "Perpignan" qui nous emmène dans son tourbillon de vent chaud - ou évoquer les ouvriers - l'émouvant "Le Soleil et l'Ouvrier" que Balbino dédie à son grand père en concert - les mots sonnent toujours justes. Cerise sur le gâteau, Balbino Medellin n'a pas son pareil pour vous trousser une chanson d'amour qui vous va droit au coeur... Ecoutez ce "Bus 137" et laissez-vous gagner par l'émotion. On aimerait toutes être cette jeune fille descendant du bus à qui ces mots si doux sont adressés : "chaque matin c'est la fête quand j'te vois sortir" ...

Le Soleil et l'Ouvrier est le second album de Balbino Medellin après un Gitan de Paname qui avait été unanimement salué par la critique. Ne passez pas à côté de cet artiste urgent et sincère et, surtout, allez le voir sur scène, cela vaut le détour !