Que voilà un bon disque ! Si, comme moi, vous aimez, au hasard et en particulier, Pink Floyd ou The Doors, et de façon plus générale, le
rock seventies, vous allez être comblé... The Black Angels se posent en chefs de file du revival psyché qui secoue une
certaine frange de groupes rock Made in USA et Phosphene Dream, troisième album de ces Texans originaires d'Austin, est la
meilleure nouvelle (musicale) de ces derniers mois.
L'album est concis, 36 minutes là où Passover (2005) durait 59 minutes et Directions To See A Ghost (2008) carrément 70 !
Sûrement l'influence de Dave Sardy, producteur de Phosphene Dream. Entre poussées de fièvre psychédéliques et rock sauvagement
sensuel, les Black Angels ne choisissent pas. Ils se meuvent comme des poissons dans l'eau, avec classe et élégance.
Au cours de la balade sonore qui permet de parcourir les dix plages de l'album, on rencontrera le grandiose "Yellow Elevator #2",
véritable morceau à tiroirs dont l'un des mouvements semble directement échappé des expériences alors jugées avant-gardistes du Floyd
enregistrant Ummagumma tandis qu'un autre de ces multiples mouvements est clairement sous influence Beatles. Le tout forme un
évident hommage aux 13th Floor Elevators. On écoutera avec gourmandise le jubilatoire "Bad Vibrations" que Jim Morrison aurait sûrement
aimé chanter. Un son spectral, une ambiance tendue, une rythmique qui ondule tranquillement, des claviers à la Ray Manzarek, un virage
hallucinant pour un final 100% rock... Tout y est ! On restera également scotché par les géniaux et déments "True Believers" ou "The Sniper",
concentrés psychédéliques aussi addictifs qu'hallucinogènes.
Partout on trouvera de longues plages instrumentales qui partent en vrille et des déflagrations sonores qui percutent. Peut-être que le
meilleur résumé pour Phosphene Dream serait de dire que les Black Angels vous plongent au coeur d'un brasier
ardent aux éruptions volcaniques tapageuses et l'instant d'après vous invitent à partager leur trip psyché. Ce qui est certain c'est
que l'on n'en ressort pas indemne.
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