Le premier album de Bobby Bazini est sorti en Mars dernier au Québec (où il est déjà disque d'or) et, en quelques semaines, le jeune homme est devenu la coqueluche des Québécois. Il faut dire que Bobby Bazini a quelques atouts de son côté. Sa voix d'abord... Une voix soul, pleine de soleil, roulant de l’or et éraillée juste ce qu'il faut. On pense à Otis Redding, Ray Charles, Marvin Gaye ou Al Green. On imagine un vieux black oublié au fond d'un piano-bar enfumé, découvert par hasard par le type d'un label qui serait passé par là. Mais non, Bobby Bazini n'a que 21 ans et c'est un blanc bec. "I Wonder" ensuite... C'est le single qui a précédé la sortie de l'album et mis le feu aux poudres. C'est vrai qu'il est formidable ce morceau. Le petit hic quand même, c'est qu'il est en grande partie pompé sur le "Stand By Me" de Ben E. King, ce classique énorme repris, entre autres, par John Lennon bien sûr mais aussi par Elvis, Marvin Gaye, Otis Redding, U2, Bruce Springsteen, The Temptations... Certes, cela ne retire rien aux qualités de ce jeune auteur-compositeur-interprète et Better In Time n'est pas un mauvais album, loin de là, mais bâtir son succès sur un tel malentendu a quelque chose de malsain qui me chagrine un peu.

Ceci étant dit, revenons à Better In Time et ses onze autres morceaux... Entre soul, blues et jazz, arrosée d'une pincée de country folk, la musique de Bobby Bazini vient clairement du coeur et c'est pour cela qu'on lui pardonne volontiers cette "erreur de jeunesse". De "Turn Me On", qui ouvre l'album, catchy en diable et plutôt émouvante, à "Broken Road", une très belle ballade chargée d'émotion, en passant par les chouettes "Learn Again" et "Feels Like Home", on sent le jeune homme totalement sincère et prêt à nous offrir son âme. C'est plus qu'il n'en faut pour oublier une première impression assez facheuse... Bobby Bazini a indéniablement des qualités de songwriter et c'est ce que l'on retiendra finalement.

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