Un physique d'athlète invincible et une voix à la fragilité assumée... Voilà ce que l'on pense de Dial au vu de la pochette de Je Rêve et au fil des quatorze titres d'un album métissé de soul, rhytm’n blues ou funk, mêlant français et anglais. Pour le côté sportif de cet artiste parisien né à Dakar, on n'avait pas tort puisque le jeune homme est un passionné d’arts martiaux, pratiquant assidûment le kendo et le laido, et qu'autrefois il a caressé le rêve de devenir un jour footballeur... Question musique, comment pourrait-il en être autrement quand ses idoles ont pour noms Otis Redding ou James Brown ?

De "What World Insane", une intro soul impeccable qui vire ensuite vers un funk rock que ne renierait pas Lenny Kravitz, à "J’écoute Ta Voix", un peu mièvre et trop sirupeux à mon goût, Dial livre un album attachant même s'il est assez inégal. Laissons-lui le temps de prendre ses marques et retenons le meilleur de ce premier effort solo : une voix sensuelle, un groove indéniable et une poignée de morceaux qui tiennent sacrément la route. En tête, "What World Insane", déjà cité, mais aussi "Une Seconde à Vivre", joyeuse ode à la vie où anglais et français se bousculent comme si Dial refusait de choisir entre les deux, "Goodbye My Friend", vibrant hommage à l'Américain John Simms disparu en 2008 (les Simms Brothers, ça vous dit quelque chose ?), tout en émotion, ou encore "4 Reasons", funky à souhait. Tour à tour, on pense à Lenny Kravitz, Keziah Jones, Otis Redding, Prince, Gnarls Barkley... On fait pire comme références non ? Un artiste à suivre...