Le premier album solo de Hugh Coltman débarque et, très franchement, on espère qu'il rencontrera le grand public. Un album aussi beau que Stories From The Safe House ne peut pas rester underground, écouté seulement par quelques privilégiés dont une poignée de chroniqueurs... Hugh Coltman, anglais originaire d'un petit village près de Bristol, n'est pas un inconnu. Il a déjà vécu une autre vie et, dans cette autre vie, il faisait partie du groupe The Hoax. Quand son groupe s'est séparé, au début des années 2000, Hugh Coltman a pris le temps de réfléchir au style de musique qu'il souhaitait faire désormais. Venu s'installer à Paris, il a commencé à bricoler des chansons dans son coin puis, il y a un peu plus d'un an, il a rencontré des musiciens (Thomas Naïm - guitare; Aurélien Calvel - basse) avec lesquels il a eu à nouveau envie de se lancer dans l'aventure d'un disque. Ainsi est né ce magnifique Stories From The Safe House, sorte de best of de tous les morceaux qui avaient pu germer du cerveau fertile de Hugh Coltman.

Stories From The Safe House nous offre douze titres (et presqu'autant de pépites) à savourer tranquillement et on peut dire qu'on en redemande ! L'album oscille entre ballades pop ou folk et morceaux délicieusement jazzy. On pense souvent à McCartney, le Macca de Chaos and Creation in the Backyard, sur l'excellent "Sixteen" qui ouvre l'album, sur le très rythmé "Could You Be Trusted" ou encore sur l'entrainant "Magpie", mais certains titres ont également des accents de Jeff Buckley ou d'Elliott Smith comme sur le bijou qu'est "Something Wicked This Way Comes" ou d'Adam Green sur "All The Lovers Come And Go These Days". On fait pire comme références non ? Attendez la suite... Ça, c'était pour le volet pop mais, venons-en au côté jazz du disque... On le sait, Hugh Coltman a été biberonné au jazz et The Hoax, son premier groupe, oeuvrait dans cette catégorie. Normal donc qu'il excelle à composer de superbes ballades jazzy, délicates et sensuelles. Ce sont pour moi les plus beaux morceaux de l'album. Son timbre de voix est tel que l'on se surprend à faire un parallèle avec Chet Baker chantant "My Funny Valentine" lorsqu'on écoute "Voices", "On My Hands", "Where Did The Day Go" ou "Ballad Of The Sad Young Man", tous extraordinaires. Brillant !

Enfin, n'oublions pas de préciser que les orchestrations et arrangements sont remarquables, souvent minimalistes mais toujours d'une grande finesse (écoutez ces cordes sur "Voices" ou sur "On My Hands") et d'une subtilité telle qu'on en oublie le travail qu'il y a derrière tout cela pour donner ce côté simple et naturel... En résumé, Stories From The Safe House est une très belle découverte et un album tout à fait indispensable !