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Barbara Carlotti

Site : http://www.barbaracarlotti.com - Genre : Pop - Chanson française - Label : 4AD (www.4ad.com)

Après un premier album intitulé "Chansons" (7 titres) sorti en 2004 et autoproduit, Barbara Carlotti sort le 25 avril 2006 son premier véritable album "Les Lys Brisés" (14 titres) sur le label anglais 4AD ! La participation de Bertrand Burgalat au premier album puis cette signature sur un aussi prestigieux label nous ont donné envie d'en savoir un peu plus ... Nous l'avons interrogée.

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Interview réalisée en Avril 2006

Q. : Qui êtes-vous exactement ? Barbara Carlotti, c'est vous + Le Club ? Pouvez-vous vous présenter un petit peu ...

R. : Je ne sais pas qui je suis... Mais je sais que j’écris des chansons, que je les chante et sur scène, je suis accompagnée par Le Club qui travaille avec moi sur les arrangements.


Q. : Comment avez-vous appris la musique ?

R. : Petite, un peu de piano, adolescente un peu de guitare, puis un deug de musicologie, et en conservatoire de chant lyrique, et puis surtout en écoutant... Je suis persuadée qu’on n'a pas besoin d’étudier la musique pour en faire, étudier ça aide mais ça ne fait pas le principal.


Q. : A une époque où un groupe qui démarre ne conçoit pas sa musique sans une bonne part d'électro et l'assistance d'un home-studio, votre musique à vous est plutôt ancrée dans les années 60/70, avec ce côté mélancolique et désabusé, et surtout cette voix qui fait immanquablement penser à Juliette Gréco. D'où vient ce choix ?

R. : Je n’ai pas fait ce choix très consciemment, je fais au plus près de ce que je ressens et je ne maîtrise pas la forme. Je n’ai pas choisi ma voix, je suis née avec. Pour la direction musicale, disons que j’ai un goût particulier pour la pop et la folk anglaise et américaine des années 60/70 et cela ressort sans doute car mes musiciens qui participent aux arrangements ont également ces références...


Q. : Qu'écoutait Barbara Carlotti pendant son adolescence ? Qu'est-ce qui a formé vos goûts musicaux ?

R. : Simon and Garfunkel, Nina Simone. La musique pop psychédélique. Bob Dylan, Michael Jackson, Etienne Daho, T21, Joy Divison, les Doors, John Lennon, Les Chambers Brothers. Du jazz. Beethoven, Ravel, Rachmaninov ...


Q. : Quelles sont les influences que vous revendiquez ?

R. : Je ne revendique rien mais j’aime toujours ce que j’ai écouté et aujourd’hui j’écoute des tas d’autres choses en plus : Joni Mitchell, les Zombies qui est devenu mon groupe fétiche depuis avec le chanteur Colin Blunstone dont j'adore le premier disque One year. The Pretty Things, The Kinks, les Beach Boys, Nike Drake, Tim Hardin, Rufus Wainwright, Cat Power, les Tindersticks, Philippe Katerine, Dominique A, Françoiz Breut, Olivier Libaux, M. Untel, Franck Monnet, Feist, Bashung etc.


Q. : De qui vous sentez-vous proche sur la scène Française actuelle ?

R. : J’aime le disque de Bertrand Belin, de JP Nataf, j’aime certaines chansons de Camille, de Pauline Croze, de Franck Monnet et j’en oublie certainement ...


Q. : Vos textes sont de vrais régals et vous y portez manifestement beaucoup d'attention. Vos influences, à ce niveau, sont plutôt littéraires ou non ?

R. : Merci ! J’essaye d’exprimer au mieux ce que je ressens, et si les auditeurs sont touchés, je suis très heureuse. J’ai toujours aimé la poésie, depuis qu’à 12 ans ma prof de français m’a fait découvrir Baudelaire ...


Q. : Votre 1er album ("Chansons" - 7 titres - Autoproduit - 2004) a reçu un bon accueil : je n'ai vu que des chroniques élogieuses ... Est-ce que vous vous souciez beaucoup de ce que les médias peuvent dire de vous ?

R. : Je suis, bien-sûr, sensible à ce qu’on dit de mon travail, mais je comprends aussi quand on le critique de façon négative, tout le monde ne peut pas aimer ce que je fais ... Cela n’influence pas mon travail.


Q. : Vous venez de signer sur le Label 4AD (Blonde Redhead, Cocteau Twins, Dead Can Dance, Black Francis, Johann Johannsson, Lisa Germano, Piano Magic, Pixies, This Mortal Coil, TV On The Radio, ...), où sortira votre premier véritable album : "Les Lys Brisés" (sortie prévue pour fin Avril 2006). Comment cela s'est-il passé ? A première vue, c'est un peu surprenant : vous chantez en français et votre univers semble un peu éloigné des artistes produits par ce label ...

R. : C’est un label mythique, oui ! Et qui a produit des disques très différents les uns des autres (Le mystère des voix Bulgares…). En réalité, c’est Laurent Rossi, directeur de Beggars Group France qui m’a vu en concert et qui m'a proposé d’être la première signature française de Beggars Group France. Il a ensuite proposé à 4AD d’être le label justement à cause de son histoire et de son catalogue varié. C’est un honneur pour moi en tout cas !


Q. : Concrètement, ça a changé quoi pour vous ? Avez-vous bénéficié de tous les moyens souhaités pour la réalisation de l'album ?

R. : J’ai enregistré dans de bonnes conditions dans les studios du label Microbe qui a sorti l’album "Chansons", et aujourd’hui en terme de promo, je pense bénéficer de la grande efficacité de l’équipe de Beggars. Globalement, le fait de rester chez des indépendants me plait beaucoup car on travaille vraiment en lien direct et de manière très concertée et très souple.


Q. : Vous a-t-on entièrement fait confiance pour mener à bien le projet que vous aviez en tête ou y-a-t-il eu des pressions, des suggestions qui ont modifié et orienté le cours de vos compositions ?

R. : Aucune pression, j’ai fait exactement ce que je voulais, des premières prises à la réalisation de la pochette, par contre je suis toujours ouverte aux suggestions et aux critiques, si elle vont dans le sens de ce que je veux. Le disque est un travail d’équipe entre moi, mon groupe, le réalisateur Benoit Rault, Marlon B. pour le mix, Claudie Robet pour la pochette puis les labels Microbe et Beggars, et ma manageuse.


Q. : Qui s'est occupé de la production ?

R. : Avec Benoit Rault à la réalisation et les musiciens, nous avons travaillé de façon très rapprochée, puis j’ai finalisé les choses avec Marlon B. lors du mix : nous avons fait les dernières modifications et le son.


Q. : Bertrand Burgalat, qui avait arrangé "Chansons", a-t-il participé à la conception du nouvel album ?

R. : Du premier album, j’ai choisi de garder à l’identique le titre Cannes que Bertrand Burgalat avait arrangé et sur lequel il joue du Rhodes et de la basse. Nous l’avons remixé uniquement. Bertrand m’a beaucoup aidé sur mon 7 titres, et de garder Cannes était un hommage, je trouve ses arrangements parfaits, mais je ne l’ai pas sollicité pour "Les lys brisés" sachant qu’il était à la fois très occupé et aussi parce que je souhaitais mener mon projet seule avec mes musiciens.


Q. : La sortie de l'album chez 4AD et ainsi sa meilleure distribution vont sûrement booster les ventes, non ?

R. : Je crois que seul le public décidera d’acheter ou non mon disque ...


Q. : "Chansons" s'est vendu à combien d'exemplaires ?

R. : 2000 ou 2500 je crois, à vrai dire, je ne sais pas précisément.


Q. : Tant qu'on parle argent et ventes de disques, pensez-vous que le téléchargement illégal de musique soit un handicap pour des gens comme vous qui ne sont pas encore des gros vendeurs de disques ? Quelle est votre position sur ce problème ?

R. : C’est une question difficile ... je crois que pour les artistes inconnus comme je suis, Internet est un média très utile, mais je n’ai pas de solution en ce qui concerne la façon dont on peut justement rémunérer les auteurs-compositeurs, dont les œuvres sont téléchargées.


Q. : Internet est-il un bon vecteur de promotion pour vous faire connaître ?

R. : Internet a été un très bon vecteur pour développer mon projet, j’ai vendu 1000 disques en ligne sur mon site, et j’y ai eu beaucoup de relais dès le début.


Q. : A part la musique, quels sont vos autres centres d'intérêt ?

R. : Le cinéma, l’art, la vie, le monde, tout !


Q. : Quels sont vos projets ?

R. : Tourner le clip de Cannes, faire un maximum de concerts, enregistrer un autre album ...


Q. : Si vous vouliez faire passez un message, que diriez-vous ?

R. : Venez nombreux le 10 mai au Café de la Danse !


Q. : Votre playlist favorite ?

R. :

  • Le 8ème livre des madrigaux de Monteverdi par le Concerto Italiano dirigé par Rinaldo Alessandrini, simplement sublime et bouleversant.
  • "It Is Finished" (1974) de Nina Simone. Disque live exemplaire, Nina Simone sublimant des titres pop et folk que j'adore comme The Pusher ou Mr. Bojangles et le blues de Bethy Smith I Want A Little Sugar In My Bowl qui fait partie de mes chansons favorites. Enregistrement en concert qui contient donc toutes les petites approximations musicales, les oublis, les échanges entre le public et Nina Simone, simplement magnifique.
  • Odessey & Oracle des Zombies. Avec cet album, j'ai découvert toute la pop music, j'ai aimé instantanément. Le disque posthume du groupe, le meilleur, un album solaire, où brille des rythmiques affirmées et efficaces, la qualité des harmonies faîtes par les choeurs, le jeu un peu brutal du piano à la fois basique et très pop mais qui rend justice à la beauté des compositions comme par exemple sur A Rose For Emily. J'affectionnais tellement cette chanson pour son texte (inspiré de la nouvelle de William Faulkner), que j'en ai fait une adaptation en français que je chante en concert.
  • Bob Dylan, tous ses albums et particulièrement ceux des débuts. Je l'ai découvert naturellement à l'adolescence, sans doute parce que mon père l'avait écouté, j'ai commencé à chanter en reprenant ses chansons, il me suit partout à travers toutes les époques comme une valeur fondamentale. En regardant le film de Scorsese "No Direction Home" sorti récemment en DVD, je suis de nouveau "tombée amoureuse" du chanteur, indiscutablement lui-même quoi qu'il arrive, sans concession, droit, simple et intelligent et c'est ce qui ressort de toutes ses chansons avec, en plus, son goût prononcé pour une folk évolutive qui va vers la pop ou le rock selon les périodes ce qui me plaît énormément.
  • POP Satory d'Etienne Daho. Mon premier amour ...



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