Kaolin chante en Français sur des mélodies profondément anglo-saxonnes. Cette particularité du groupe Auvergnat, on l'avait presque oubliée tant Kaolin s'était fait rare ces quatre dernières années. Alors, forcément, il faut se remettre le son Kaolin dans l'oreille avant de profiter à plein de ce nouvel album. A la première écoute, on n'accroche pas trop et on laisse tourner sans réellement prêter attention jusqu'à "Cody", cet instrumental prodigieux qui, d'un coup, d'un seul, remet tout en place. Jubilation extrême ! Qui mieux que Kaolin, en France, sait trousser ce genre de morceaux, un post-rock en fusion que Mogwaï ou Godspeed You! Black Emperor ne renieraient pas ? Alors, avec une excitation retrouvée, on enfonce la touche replay et on se prend en pleine poire les douze compos de cet album éponyme.

"Le Geste", "On S'en Va", fluides et incroyablement pop, déroulent leurs volutes funky, portés par une basse élastique et des cuivres qui groovent. "Bang Bang" est un single évident qui fera sans aucun doute décoller les concerts. "Crois Moi" porte indéniablement la griffe Kaolin, celle qui fit les beaux jours de Mélanger Les Couleurs. "Petite Peste", superbe et inclassable, alterne lente ballade et psychédélisme sans détour. Passons sur "Tu M'emmerdes" qui, quoique rigolo, semble bien pâle aux côtés de ses collègues et sur le discoïde "C'est Mieux Comme Ça", un peu facile, pour en venir à l'immense "Plus Rien". Ce morceau, tout comme "Cody", nous rappelle, si besoin était, pourquoi on aime tant Kaolin. Un titre qui promet de belles plages instrumentales en live. On en salive déjà... "Shanana", pop Californienne chantée en Anglais, ouvre peut-être de nouveaux horizons, plus internationaux au groupe. Enfin, "Sans Importance", léger comme une bulle de savon et aussi joyeux qu'un Dimanche à la fête foraine, est là pour crier haut et fort que Kaolin a pris plaisir à faire ce disque. Et c'est là l'essentiel. Un quasi sans faute réjouissant !

Partager

Tweet