En ce deuxième jour de Solidays 2009, deux concerts nous ont vraiment bien plu : Keziah Jones et The Ting Tings. Pour ces derniers, l'ambiance phénoménale qui règnait devant la scène Bagatelle a grandement contribué à rendre le concert euphorisant... En remontant lentement Longchamp à la fin du set des Ting Tings, on s'est même dit, c'est le concert du jour! Avec un peu de recul et après quelques hésitations, nous avons finalement choisi de mettre l'accent sur Keziah Jones. L'anglo-nigérian, souriant et détendu, a livré un excellent concert... Vous pouvez retrouver un résumé de la journée et les autres artistes du jour sur notre report général...

Si Keziah Jones a un petit faible pour Paris, on peut dire qu'il n'avait pas gâté ses fans parisiens cet hiver. Sur les trois concerts donnés à l'Olympia en Novembre et Janvier derniers, tous sold out, deux soirées avaient apparemment été un peu plombées par des problèmes de son et un manque de communication entre le chanteur et le public. Je dis apparemment car, ayant assisté au concert du 23/01/2009 qui était impeccable, je ne peux que relater ce que j'ai entendu dire ça et là... Si parmi le public de Solidays, il y avait des déçus de l'Olympia, ils doivent être rassurés ce soir après la prestation de Keziah Jones sur la grande scène de Longchamp. Un seul reproche : beaucoup trop court ! Mais une heure, c'est la règle en festival...

C'est une véritable ovation qui accueille Keziah Jones à son arrivée sur scène. Un chapeau sur la tête, torse nu et vêtu d'un pantalon à fleurs, il attaque sur "Kpafuca", un titre de Black Orpheus, avant d'enchaîner sur une impro où son jeu de guitare slappé fait des merveilles. Particulièrement en forme, Keziah Jones sourit beaucoup, se marre même à l'occasion et s'adresse souvent à la foule dans ce mélange de français et d'anglais qu'il affectionne.

Accompagné de ses musiciens habituels, un bassiste et un batteur, il a choisi de ne pas mettre l'accent outre mesure sur son dernier album, Nigerian Wood, mais plutôt d'offrir une setlist variée. Ce choix est bien adapté à un public de festivaliers pas nécessairement fins connaisseurs de son répertoire. Il va ainsi alterner singles que tout le monde connait, reprises qui lui tiennent à coeur et titres plus perso. Fans ou pas, on a tous déjà entendu "Rhythm Is Love" ou "Beautiful Emilie". En tout cas, à Longchamp, ces deux morceaux feront l'unanimité. Sans hésiter, on peut dire qu'ils auront même reçu les plus ferventes acclamations de la prestation. Chantés de bout en bout par les aficionados, leurs refrains sont repris en choeur par ceux qui ne connaissent pas les paroles par coeur. Il faut dire que c'est un "Rhythm Is Love" totalement déchaîné que Keziah Jones nous a offert aujourd'hui. Rien que l'intro de guitare était déjà démente !

Fidèle à son habitude de rendre hommage à ses influences majeures à travers des reprises, Keziah Jones interprètera "All Along The Watchtower", une chanson écrite par Dylan en 1967 mais rendue extrêmement célèbre par la reprise de Jimi Hendrix, l'un des maîtres de Keziah Jones.

On n'oubliera pas de citer "My Kinda Girl", single du dernier album mais également l'exceptionnel "1973". Les arrangements sont certes moins riches que sur Nigerian Wood, mais quelle puissance ! La voix déclame, la guitare se fait meurtrière balançant ses riffs comme des rafales de mitraillette, la rythmique est énorme et le titre s'achève sur un long instrumental aussi fabuleux que monumental... Décidément, ce morceau, je l'adore ! S'il y en a un qu'il ne devait pas oublier, c'est bien celui-là !

Le concert s'achève sur un "Blufunk Is Alive" de circonstance... En une heure, Keziah Jones vient en effet de démontrer que son Blufunk est plus vivant que jamais !


SLB

Site de Keziah Jones