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Moriarty à l'Olympia - Son of Dave en première partie

13 Octobre 2008 - Photos : Pascal Codron


    Consécration pour Moriarty... Après des centaines de concerts donnés devant des salles souvent sold out, un premier album, Gee Whiz But This Is A Lonesome Town, qui s'est vu décerner un disque d'or dernièrement (presque un tour de force de nos jours), album qui ressortira d'ailleurs dans une nouvelle édition très bientôt, le groupe investit un Olympia qui affiche complet depuis bien longtemps. C'est le canadien Son of Dave qui ouvre la soirée...

Moriarty à l'Olympia
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Benjamin Darvill a délaissé les Crash Test Dummies qu'il accompagnait depuis le début des années 90 pour se lancer, à l'aube du 21ème siècle, dans ce projet solo qu'est Son of Dave. Seul sur scène, il occupe pourtant l'espace sonore sans difficulté... Véritable homme orchestre, il est armé de son micro, d'un harmonica qui semble un prolongement naturel de sa main gauche, de diverses percussions du genre maracas ou shékéré et de pédales d'effets qui lui permettent de superposer boucles et samples en couches multiples si bien qu'on finit par avoir l'impression qu'ils sont plusieurs sur scène.

L'essence même de la musique de Son of Dave est le blues, un blues qui prend ses racines dans le Mississippi mais un blues moderne, mâtiné de hip-hop et joué comme de la honky tonk music. Décontracté, vêtu à la mode des années 50 avec son costume clair et son feutre Borsalino, l'homme est du genre plutôt loquace et assez pince sans rire. Saluant le public d'un "this is just another day dans la vie de Son of Dave", il met rapidement la salle dans sa poche avec ses morceaux au rythme endiablé. Après avoir distribué fleurs et fruits aux spectateurs des premiers rangs, il quittera la scène sur une ovation tout en souhaitant une "bonne continuation" au public.

Après vingt minutes d'entracte qui permettent aux retardataires de prendre place, le rideau de l'Olympia s'ouvre pour Moriarty ! Quelle consécration pour un groupe qui sortait son premier album il y a un an tout juste. Gee Whiz But This Is A Lonesome Town (Naïve), bien qu'il m'ait paru génial dès la première écoute, ne semblait pas être le candidat propre à séduire un large public en France...
Pétrie de country, imbibée d'un blues américain des années 30, puisant quelques influences dans le folk ou le jazz, la musique de Moriarty, pour originale qu'elle soit, avait peu de chance de devenir mainstream par chez nous. Et pourtant... Gee Whiz But This Is A Lonesome Town est aujourd'hui disque d'or et l'Olympia est sold out. Consécration donc mais surtout, juste récompense pour un groupe qui, à la force du poignet, est allé chercher ses fans un par un, tournant sans répit et offrant des concerts toujours magiques, qu'ils soient donnés devant 100 personnes ou, comme ce soir, devant 2000.

Après les avoir vus cinq fois cette année en concert, avoir chroniqué leurs prestations à l'EMB et à la Cigale, que puis-je encore vous raconter sur un concert de Moriarty ?

Tiens, une fois n'est pas coutume, c'est Rosemary qui, ce soir, entre en scène la première. Tandis que l'Olympia reste plongé dans la pénombre, elle disperse et éparpille quantité de pétales de rose sur le sol. Un petit rien peut-être mais ce sont tous ces petits riens qui, mis bout à bout, font la différence !

Ça démarre avec le génial "Cottonflower" qui nous transporte illico dans les champs du Mississippi ou de la Louisiane. La totalité de l'album sera jouée bien entendu, additionnée de quelques reprises et inédits. Que retenir ? Quel titre mettre en lumière ?

Bien sûr, on peut parler de "Jimmy" avec son intro à l'harmonica jouée dans le silence d'un public qui claque des doigts pour marquer le rythme et retient son souffle pour se mettre à chanter dès que Rosemary attaque.
On peut souligner que "Private Lily" déclenche les acclamations dès ses toutes premières notes et est salué d'une immense ovation. Mais au delà de ces tubes, il faut aussi citer le splendide "Hanoï Blue" qui donne l'occasion d'un très beau solo de guitare à Charles ou "Whiteman's Ballad" qui va sans nul doute remettre la guimbarde à la mode. Trève de plaisanterie, je n'ai pas vu souvent la guimbarde utilisée dans un groupe pop mais le jeu de Tom est absolument fantastique. Sur ce même morceau, Tom, toujours à l'honneur, dégaine un solo d'harmonica hallucinant qui déclenche la folie dans une salle déjà bien frénétique. Immense ! Enfin, je ne saurais oublier ma préférée, celle qui me donne la chair de poule, "Tagono-Ura", pour laquelle seul Arthur reste en scène, accompagnant Rosemary à la guitare acoustique... Que c'est beau !

Après "Oshkosh Bend" qui voit des cartes à jouer pleuvoir sur le public, le groupe se retire. Moriarty reviendra à deux reprises. Sur trois titres, le quatuor Ardeo vient poser des cordes qui apportent un plus indéniable aux versions live de morceaux comme "Fireday" ou "Lovelinesse". Puis le concert s'achève sur "Long Is The Night", acoustique et superbe et la reprise de "You Give Me Fever" en duo avec Son of Dave.

Quel talent hurlait un spectateur sur la fin de "Fireday"... On ne peut qu'être d'accord !

SLB

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Moriarty à l'Olympia Moriarty à l'Olympia

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Son of Dave à l'Olympia Son of Dave à l'Olympia

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Moriarty à l'Olympia - 13 Octobre 2008 - Setlist

Cottonflower // Jaywalker // Bacon // Hanoï Blue // La Chanson de Margaret (Mac-Orlan 1957, reprise) //
Whiteman's Ballad // Tagono-Ura // Chocolate Jesus (Tom Waits, reprise) // Jimmy //
Enjoy The Silence (Depeche Mode, reprise) // Animals Can't Laugh // Private Lily // Motel // Oshkosh Bend


Rappels :

Fireday // Lovelinesse // Der Leiermann
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Long Is The Night // You Give Me Fever (Peggy Lee, reprise)