Alors que le congé sabbatique des Strokes se prolonge - First Impressions of Earth, c'était il y a déjà trois ans - ses différents membres s'éparpillent en autant de projets divers. Albert Hammond Jr, le guitariste, a déjà sorti deux albums solo, ma foi tout à fait intéressants. Le batteur, Fabrizio Moretti, s'est récemment lancé dans deux projets parallèles, Little Joy et Megapuss. C’est désormais le discret bassiste qui s’y met ! Nikolai Fraiture a fouillé dans ses cartons et ressorti des textes qu'il avait griffonnés il y a bien longtemps. Il a commencé à les mettre en musique et de fil en aiguille, il a eu de quoi faire un disque... C'est ainsi que Nickel Eye, le nom qu'il a donné à son projet, sort son premier album aujourd'hui.

The Time of the Assassins a été enregistré à Londres, dans les studios du groupe South, combo anglais qui accompagne Nikolai Fraiture sur ce projet. Puis le disque a été finalisé à New York. Alors à quoi ressemble-t-il cet album ? Si la voix un brin traînante de Fraiture peut parfois faire penser à celle de Julian Casablancas et si "You And Everyone Else" ne déparerait pas un album des Strokes, on ne peut pas reprocher à Nickel Eye d'exploiter le fond de commerce de son groupe principal. The Time of the Assassins, sans être un disque exceptionnel, dégage une ambiance agréable et réussit à imposer un ton assez personnel. On y trouve majoritairement de belles ballades folk, lorgnant parfois vers la country. A l'instar de ce titre, The Time of the Assassins, qui fait jaillir illico dans notre tête, des images de Westerns aux plaines désertiques qui sentent la poussière, des morceaux comme "Back From Exile", "This Is The End" ou "Where The Cold Wind Blows", tous trois excellents, respirent la solitude et la désolation des grands espaces. A noter, un "Fountain Avenue" qui fait immanquablement penser à une ballade des Pogues, voix éraillée à la Shane MacGowan comprise, et une reprise tout à fait honnête du "Hey, That’s No Way To Say Goodbye" de Leonard Cohen. C'est sur ce titre que se referme un album mélancolique et ténébreux mais jamais cafardeux.