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      Holden - Chevrotine    Site : www.holden.fr - Genre : Pop - Label : Le Village Vert (www.villagevert.com) - Distribution : Wagram Music

Après 4 ans d'absence, Holden revient pour un nouvel album : Chevrotine. Pour les distraits ou les retardataires qui n'auraient pas encore découvert ce quintette discret, Holden est un groupe français, emmené par le guitariste Mocke et la chanteuse Armelle Pioline. Ce 3ème album (après L'arrière Monde en 1998 et Pedrolira en 2002) a été enregistré à Santiago du Chili où vit désormais l'allemand Uwe Schmidt (alias atomTM). Issu de la scène électro, atomTM, magicien des sons, capable de faire sonner du Kraftwerk comme un cha-cha-chá (écoutez ses versions de "The Robots", "Showroom Dummies" ou encore "Trans Europe Express" sur l'album hommage The Radioactive Tribute To Kraftwerk - 2002) a produit et mixé Chevrotine. Son travail, tout en finesse - un saxo solitaire par-ci, des maracas par-là, des arpèges de guitare doucement égrènés, quelques boucles aériennes pour la touche électro - offre un écrin aux textures soyeuses à ces 11 ballades élégantes et raffinées.

Si l'ensemble distille une atmosphère un peu mélancolique - en grande partie due aux thèmes récurrents empreints de regret, de douce nostalgie et de doute existentiel - le climat n'en est pas lourd pour autant. Le minimalisme musical et la sobriété de la production assurent à l'album fluidité et légèreté. Des titres comme "L'Essentiel", "En Septembre" ou "Dès Demain" sont de véritables petites merveilles du genre. Ces morceaux ont un écho qui résonne du côté de titres comme "La Beauté du Diable" ou "Dix Heures en Eté" (Le Danger - F. Hardy - 1996) tant le timbre de voix et la diction d'Armelle Pioline font immédiatement penser à ceux de Françoise Hardy. Dans le registre mélancolique, citons encore "Charlie, Rosie et Moi" avec sa guitare aérienne ou "Les Cigales" qui s'étire langoureusement aux sons de maracas réhaussées de quelques boucles électro. Pour l'anecdote, évoquons le duo avec J.L. Murat : dans "L'Orage", notre auvergnat préféré mêle sa voix à celle d'Armelle. Un prêté pour un rendu puisqu'Armelle Pioline avait participé aux choeurs de Lilith (2003). C'est loin d'être notre plage préférée mais cette collaboration mérite d'être évoquée : quand on connait le degré d'exigence de J.L. Murat, cette caution prend toute sa valeur ...

Si l'on doit distinguer certains morceaux, nous accorderons une mention spéciale à des titres comme "En Septembre" avec son électro minimaliste façon trip-hop et sa guitare féline, "Madrid" qui avec son rythme balancé et son saxo nous ramène à la Enzo Enzo des débuts ou encore "Ce Que Je Suis" : son refrain bien tourné et entraînant reste immédiatement en tête en faisant un single tout trouvé.

Au final, un album sensible, léger et raffiné qu'on n'a pas de mal à laisser tourner en boucle ! De la pop française comme ça, on en redemande ...








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