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      La Blanche - Disque d'Or (2006)    Site : http://www.lablanche.org - Genre : Pop/Rock/Electro - Label : La Manufacture du Disque

Quatre ans après Michel Rocard, La Blanche est de retour avec Disque d'Or, enregistré dans les anciens studios Vogue, à Villetaneuse, en marge donc des studios actuels. Même si Michel Rocard avait reçu, dans l'ensemble, un bon accueil critique, les ventes n'avaient pas suivi et le succès était resté pour le moins confidentiel. Avant de se relancer sur un second album, le groupe a décidé de changer de maison de disques, estimant que la promo du premier n’avait pas été faite comme il se devait. Ce changement a pris plus de temps que prévu mais c'est fait, Disque d'Or est là et tourne sur la platine.

Ce que l'on peut dire d'emblée, c'est que La Blanche n'a pas perdu son sens de l'humour. Que ce soit pour camper la nature humaine dans des satires que Vian n'aurait pas reniées ("Le Bocal", "Alcoolique", "Le Martien à Grosse Tête", "Les Animaux") ou pour évoquer le formatage imposé par les médias dans "La Mort à Johnny". Désabusé, Eric La Blanche ? Au contraire ! Ce cynisme de bon aloi est plutôt salutaire et nous rappelle qu'il vaut mieux éviter de se prendre au sérieux ! Le rythme de l'album est équilibré alternant les titres lents où le beau travail sur les cordes est d'autant plus visible ("Le Bocal", "Les Animaux", "La Croisée") et des titres plus rock comme "La Mort à Johnny" ou même carrément dance ("Alcoolique" ou "Tout est Parfait"). "Le Martien à Grosse Tête" est inclassable : commençant sur un tempo assez lent, ce titre s'achève dans un délire prog-rock digne du Majhun des années 70.

La Blanche pioche ses influences aussi bien dans la chanson française que dans le pop/rock avec un zeste de classique (quelle bonne idée que d'inclure une violoncelliste, concertiste issue du classique, dans la formation) et une pincée de jazz. Cela donne des titres aux textes remarquables (héritage chanson française oblige) posés sur des mélodies pop/rock bien troussées. Au final, un album qui tient ses promesses avec des titres forts dont on ne se lasse pas comme "La Croisée", "Allongé dans un Pré en Automne", "Les Animaux", "Je suis une Maison Close", "Le Bocal" ou des titres qu'on se repasse pour le fun comme "La Mort à Johnny" ou "Alcoolique". Si l'on veut absolumment citer des noms, on pourra évoquer Miossec auquel La Blanche est souvent comparé mais l'esprit de gens comme Brassens, Vian, Gainsbourg souffle indéniablement dans le crâne d'Eric La Blanche ... Comment, en effet, ne pas penser à Gainsbourg (ou à Bashung son digne héritier) sur le génial "La Croisée" où la musique et la diction d'Eric La Blanche nous ramènent à "Hôtel Particulier" (Gainsbourg - Melody Nelson - 1971) ou "Samuel Hall" (Bashung - Fantaisie Militaire - 1998) ? Comment ne pas penser à l'humour caustique de Brassens ou Vian à l'écoute des textes de La Blanche ?

De biens illustres prédecesseurs qui, ma foi, peuvent dormir tranquilles, La Blanche poursuit tout à fait honnorablement le boulot : pas d'inquiétude à avoir ...




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