The Golden Archipelago ou le dernier épisode du triptyque que Jonathan Meiburg, tête pensante de Shearwater, a voulu consacrer à l'impact de l'homme sur la nature... Cette fois, Jonathan Meiburg s'attaque aux îles et archipels de notre planète, des terres parfois encore vierges et qui risquent de disparaître. Le leader de Shearwater a passé un an à explorer ces îles... The Golden Archipelago est le fruit de ces voyages et des méditations qu'ils ont pu engendrer. Alors oui, on peut parler d'un concept-album, même si aujourd'hui le terme prête parfois à sourire, dans le sens où le fil conducteur du disque, ce sont les îles.

Sans peut-être atteindre les sommets de Rook, le disque précédent, The Golden Archipelago est un très bel album où lyrisme échevelé et tranquillité éthérée alternent pour produire le sentiment d'un parfait équilibre. Tout est question d'ambiances sur The Golden Archipelago. De la pop méditative de "Meridian", "Hidden Lakes" ou "God Made Me", portée par le chant doux et posé de Jonathan Meiburg, au post rock indus et névrosé d'un "Corridors" très certainement influencé par Genesis époque Peter Gabriel, en passant par l'élégance de "Runners Of The Sun" ou l'héroïsme de "Castaways", Shearwater tisse des textures enveloppantes qui savent se montrer captivantes voire obsédantes parfois. Ces climats riches et variés doivent beaucoup aux arrangements (à base de percussions, cordes et autres instruments acoustiques) qui sont pensés davantage en terme de musique classique qu'en terme d'orchestrations pop/rock. De la belle ouvrage comme dirait ma grand-mère ! Trève de plaisanterie, la démarche sincère de Jonathan Meiburg, la beauté organique de ses compositions donnent envie d'y croire avec lui...