Samedi 5 Juillet, deuxième jour des Eurockéennes 2008. Choix difficile pour les coups de coeur du jour... Daniel Darc, Midnight Juggernauts et The Do nous ont enthousiasmés. Vampire Weekend, c'était vraiment chouette et Grinderman carrément envoûtant ! Après quelques hésitations, nous avons choisi de mettre l'accent sur The Do et Grinderman. Au vu de l'engouement du public et du monde qui a assisté à leur concert, The Do s'est imposé comme une évidence. Quant à Grinderman, son concert a été la première grosse claque de notre weekend à Belfort... Retrouvez les autres artistes du jour sur notre report général...

The Do
J'avais eu l'occasion de voir The Do dans une petite salle de la banlieue parisienne avant même que ne sorte leur premier album. Je crois d'ailleurs qu'à l'époque ils n'étaient pas encore signés sur un label... Depuis, les choses ont bien changé pour le duo, A Mouthful a reçu partout un accueil enthousiaste et s'est écoulé comme des petits pains et les salles se sont remplies. Au vu de la foule déjà compacte sous le Chapiteau bien avant le début du concert, nul doute que The Do est le groupe de la soirée... Et cette foule ne fait que grossir au fur et à mesure que les concerts sur les autres scènes s'achèvent. Il y a du monde partout et cela déborde très largement du Chapiteau.

Olivia est à la guitare, Dan, au four et au moulin, passe du synthé à la basse, et le batteur, qui épaule le duo pour les concerts, est bien caché derrière son arsenal hétéroclite de percussions. Après quatre titres, The Do entame un inédit. "Bohemian Dances" est un assez long morceau en plusieurs mouvements, mêlant folk, electro et influences médiévales. Après une longue intro instrumentale, très electro et assez psychédélique, grosse rupture de rythme pour passer à du chant a capella avant un troisième mouvement au format pop plus conventionnel. C'est un morceau assez chouette et le public semble apprécier.

S'ensuit "On My Shoulders" qu'on ne présente plus. Comme Olivia encourage chacun à monter sur les épaules de son voisin, cela devient vite un joyeux bazard qui amuse tout le monde ! Dan aussi semble se faire plaisir à la basse et, bien sûr, la foule connait les paroles par coeur.

Après encore quelques titres piochés dans A Mouthful, (dont l'excellent "Tammie") et une superbe reprise du "Crazy" de Gnarls Barkley, que l'on verra demain, ici même sous le Chapiteau, The Do nous quitte sur "Aha". Le morceau commence doucement puis monte gentiment en puissance pour devenir un rock rageur. Olivia est arcboutée sur son micro, sa voix atteint une hauteur vertigineuse... Le Chapiteau est en fusion et les slammeurs ne veulent plus redescendre sur terre. On les comprend...

Grinderman
Je n'ai pas écouté Grinderman avant le concert de ce soir. Je ne sais donc pas trop où je mets les pieds en remontant, aussi vite que le flot le permet, vers la Grande Scène. Mais bon, je connais Nick Cave et je sais qu'il a formé Grinderman avec quelques uns de ses Bad Seeds, les musiciens qui l'accompagnent depuis des lustres. Autant de raisons d'avoir confiance... Et effectivement, on n'est pas déçu !

Arrivée sur le démarrage de "Get It On", j'ai raté le premier morceau "Depth Charge Ethel". Je ne cherche pas trop à progresser et j'assiste donc au concert d'assez loin. Un peu bête de ma part, surtout que j'apprendrai un peu plus tard que les premiers rangs n'étaient pas si denses que ça et qu'il était facile de se faufiler pour être vraiment près... "Get It On", aride et rageur comme un coup de trique, laisse la place à "Electric Alice" et là, on reste scotché. Cette ballade lente et mélancolique, maginifiée par la voix grave de Nick Cave, fait résonner quelque chose tout au fond de soi. On se dit bon sang, quelle claque ! On pense furtivement au son des Doors, à Jim Morrison et on attend avidement la suite... Ce sera "Grinderman", tout aussi beau. Envoûtement total. Ce Grinderman, on veut bien qu'il vienne nous chercher, même si ça doit s'avérer douloureux. La rythmique est hypnotique, obsédante et Nick Cave qui arpente la scène à grand renfort de gestes incantatoires, semble lui-même possédé. Génial ! Le sortilège est rompu par "(I Don't Need You To) Set Me Free", excellent rock qui réveille.

Le groupe va ainsi jouer dix titres de son album, Grinderman, sorti en 2007, dévoiler un inédit ("Dream") et terminer sur un rappel réduit au seul "Tupelo". Quel concert !

SLB

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