Cette année, le festival des Eurockéennes de Belfort célèbrait sa vingtième édition. Comme d'habitude, la programmation était d'un très haut niveau avec de nombreuses têtes d’affiche aussi éclectiques que Massive Attack, The Gossip, Babyshambles, Cat Power, Moby ou The Offspring (tous deux pour une date unique en France), Ben Harper, les Gnarls Barkley, Cali, dEUS, Daniel Darc ou encore Arno, prouvant s'il en était besoin que les Eurockéennes, une fois de plus, étaient capable de réaliser le grand écart entre tous les styles de musique. Au delà de ces mastodontes connus de tous, les Eurockéennes ont su également faire de la place aux talents émergents et coller à l'actualité pop/rock qui a défrayé la chronique tout au long de l'année. On a ainsi pu profiter de la pop psychédélique des New-Yorkais de MGMT, revivre la new wave des eighties au son des Midnight Juggernauts, goûter la musique ensoleillée de Vampire Weekend, danser sur la disco déjantée de Calvin Harris ou encore se croire à Glastonbury en écoutant les Anglais de The Wombats !

Au final, plus de 75 concerts répartis sur 5 scènes, quelques barquettes de frites et pas mal de sandwiches engloutis, des litres d'eau avalés (de bière pour certains ou de boissons parfois indéterminées pour d'autres), beaucoup de plaisir et de bonne humeur malgré un dernier jour pluvieux et un terrain on ne peut plus boueux... Pour cette vingtième édition, le public a répondu présent. Après une petite baisse de régime en 2007 (80000 entrées contre 100000 en 2006), les Eurockéennes 2008 ont fait le plein avec trois jours sold out et 100000 festivaliers au compteur.

Compte-rendu non exhaustif de ces trois jours de concerts... Chaque jour, nous avions sélectionné un certain nombre de concerts en fonction évidemment de nos goûts personnels. Parmi ceux-ci, certains, que nous attendions pourtant avec impatience, se sont révélés parfois un peu décevants tandis que d'autres ont tenu largement leurs promesses et d'autres encore, pour lesquels nous n'avions pas d'idée préconçue se sont avérés vraiment formidables. En plus de ce live report général, nous avons également consacré des reports particuliers à nos coups de coeur quotidien.

4 Juillet 2008

Grand soleil sur les étangs du Malsaucy pour ce premier jour de festival. Planning chargé aujourd'hui... Il va falloir jongler avec les horaires et les 5 scènes si je veux voir tout ce que j'ai entouré sur mon programme. Déjà, c'est rapé pour The Mondrians. Dommage, j'aurais bien voulu voir les Libertines suisses en live mais bon, ça n'est que partie remise, une autre occasion se présentera bien...

Quand j'arrive à la Plage - c'est le nom de la scène n°3, située tout au bord du lac, elle nous permet d'assister aux concerts les pieds dans le sable - le set de YuLeS est déjà bien entamé. Je profite des derniers morceaux des frères Charret qui ont sorti l'an dernier un très bel album (The Release) salué par la critique. Ces deux là pratiquent une pop élégante et mélancolique nourrie des influences combinées d'ainés aussi illustres que Leonard Cohen, les Beatles, Simon & Garfunkel, Jeff Buckley, les Beach Boys, Johnny Cash, Joni Mitchell, Joan Baez ou encore Carole King. On fait pire comme éducation... Le résultat est assurément à la hauteur. Il n'y a qu'à écouter "Desperation Land", "Sarah" (tous deux chantés aujourd'hui) ou "The Unconscious Master" (sur leur MySpace) pour être immédiatement séduit. Pour découvrir ce groupe dont on attend déjà le second opus, vous pouvez toujours télécharger notre compilation French Zone - Volume 4 qui comporte le superbe "Carry On"...

Après cette mise en bouche, la Grande Scène accueille La Bande Originale, une création des Eurockéennes pour sa vingtième édition (en coproduction avec La Cartonnerie de Reims). Les artistes invités (An Pierlé, Camille, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade, Oxmo Puccino...) rendent hommage à l'histoire du rock à travers chansons et duos. Cela ne me tente pas et je préfère aller voir SoKo. Direction le Club Deville, la plus petite des 5 scènes du festival... SoKo est déjà là, en train d'installer son matériel. Comme à la Maroquinerie quand je l'avais vue l'an dernier, elle est accompagnée d'un guitariste. Ça n'est pas le même qu'à la Maro, celui-ci s'appelle Jim mais, peu importe... Le public, dans l'ensemble, est plutôt fan et c'est assez étonnant de voir que certains connaissent les paroles des chansons et que des titres comme "I'll Kill Her" ou "My Wet Dreams" sont réclamés ! J'avais le souvenir d'un set, à la Maroquinerie, qui s'était joué devant une salle aux 3/4 vide et dans une relative indifférence. Quel contraste! Après un dernier "I Will Never Love You More" joué en solo au ukulélé, SoKo revient chanter le tant attendu "I'll Kill Her" : le public est comblé !


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Je migre vers le Chapiteau, la deuxième scène des Eurocks en terme de taille et la seule où l'on est abrité. Ce détail n'en sera plus un le dimanche quand la pluie aura fait son apparition. Petit à petit, le Chapiteau se remplit, le public arrivant de la Grande Scène et, c'est devant une foule compacte que Cat Power attaque sa prestation. Chemise kaki, jean noir, queue de cheval, son apparition est saluée d'une belle ovation. Elle enchaine les titres, mêlant aux nombreuses reprises de son tout dernier album ("Don’t Explain" de Billie Holiday, "Woman Left Lonely" de Janis Joplin, "Silver Stallion" de The Highwaymen, "Lost Someone" de James Brown...) quelques uns de ses propres morceaux ("Song to Bobby" très beau, "Metal Heart" excellent, "The Greatest"...). Petite déception que ce concert que j'attendais pourtant. Cat Power semble en forme, moins stressée qu'à son habitude mais, en ce qui me concerne, l'émotion ne passe pas. Peut-être l'ambiance festival n'est-elle pas adaptée à une artiste qui a plutôt besoin de l'intimité d'une salle obscure pour communiquer avec son public ?


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Qu'à cela ne tienne, on va se rattraper avec Massive Attack qui joue sur la Grande Scène. Ce sera mon premier concert devant cette scène gigantesque. Il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin et tenter de s'approcher des crash barrières, seule condition pour avoir des chances de voir quelque chose autrement que sur les écrans géants. Mais le jeu en vaut la chandelle ! Voir Massive Attack en live : un rêve depuis l'uppercut Mezzanine en 1998, l'un de mes albums de chevet ! De plus, ce tour 2008, entamé récemment par le groupe, est l'occasion de découvrir des titres prévus pour figurer sur Weather Underground (titre provisoire), l'album tant attendu qui aurait déjà dû sortir depuis 2007 et n'est plus prévu avant début 2009. Le set démarre d'ailleurs avec "All I Want", un nouveau titre tout à fait dans l'esprit "Mezzanine" ou "Black Milk", avec une grosse basse hypnotique. Il est chanté par Yolanda Quarty (chanteuse black de Phantom Limb, groupe soul de Bristol) rejointe par Daddy G au chant sur la fin du morceau. On enchaine avec "Marooned", également un nouveau morceau, tout à fait génial, chanté par 3D qui se fend d'un "merci beaucoup", en français dans le texte, à la fin du titre. Le reste du concert est à l'avenant, alternant anciens et nouveaux morceaux à part égale, les anciens morceaux provenant essentiellement de Mezzanine... Que demander de plus ? Assurément l'un des coups de coeur de cette première journée et nous avons donc décidé de consacrer un report indépendant pour la prestation de Massive Attack. A découvrir ici...




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Retour au pas de course vers le Chapiteau pour dEUS. Enfin, pas de course, c'est façon de parler car il est très difficile de se déplacer rapidement dans une foule aussi compacte. Disons qu'on suit plutôt le mouvement de reflux. Il y a déjà une très grosse ambiance devant la scène avant même que les Belges ne fassent leur apparition. Le set démarre sur "Slow", rock élégant et single du dernier album Vantage Point. Le public, déjà bien chaud, apprécie. Ça accélère franchement avec le très électrique "Oh Your God". dEUS alternera ainsi gros rock rapides et morceaux un peu plus calmes. Pour ma part, j'ai particulièrement aimé la montée en puissance de "Instant Street" qui finit carrément noise et "Theme From Turnpike" pour son côté post rock. Apparemment les fans aussi si j'en crois l'ovation géante qu'a reçu ce titre.


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Ben Harper a déjà commencé quand j'arrive aux abords de la Grande Scène... Je connais assez peu ce qu'il fait, ce concert est donc une occasion parfaite pour le découvrir... Au final, cette prestation est une excellente surprise. Le charisme du bonhomme, son jeu de guitare souvent à base de slide, son style folk, blues rock mâtiné de reggae, de superbes éclairages, une ambiance plutôt cool ont fait de ce concert un moment particulièrement agréable. Le public est un public de connaisseurs et les singles "Please Bleed" ou "Diamonds On The Inside" sont connus par coeur. Promis, la semaine prochaine, j'écoute du Ben Harper...


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C'est maintenant le tour de Gossip... Je fonce à nouveau vers le Chapiteau. Mine de rien, on en fait des kilomètres en une journée avec tous ces aller-retours ! C'est l'un des concerts que j'attendais le plus aujourd'hui avec celui de Massive Attack. Comme beaucoup de français, j'ai découvert Beth Ditto et son groupe avec la sortie du génial Standing In The Way Of Control. Je n'ai encore jamais eu l'occasion de les voir en live mais il semblerait que ça en vaille la peine. Vêtue d'une combinaison noire qu'elle enlèvera dès le deuxième morceau, Beth Ditto attaque avec le musclé "Listen Up !" qui déclenche illico l'hystérie sous le Chapiteau. Entre les titres, elle s'adresse au public en français et remercie beaucoup. Vers le milieu du set, elle n'hésitera pas à descendre de scène pour aller prendre un bain de foule tout en continuant de chanter. Ses musiciens stoïques continuent d'assurer comme si de rien n'était. Beth Ditto fera encore plus fort lors du rappel où elle va chanter une bonne partie d'un "Standing In The Way Of Control" énergique et durant dix minutes, en slip et soutien-gorge, au sein même du public ! Un report complet sur ce concert à lire ici...


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Nous avons découvert Calvin Harris avec son premier album, le bondissant I Created Disco, sorti en France en février. Nous n'avions pas eu l'occasion de le voir en live lors de son passage au Trabendo. C'est chose faite ce soir... Il est près de 3 heures du matin et il commence à faire très froid mais, heureusement, Calvin Harris va se charger de nous réchauffer. Avec sa disco délurée, l'Ecossais va transporter Belfort à Ibiza. Ça tombe bien, c'est à la Plage qu'il passe et nous sommes tous les pieds dans le sable. Cette plage va rapidement ressembler à une discothèque à ciel ouvert. Calvin Harris enchaîne les tubes de I Created Disco et dès le second morceau, "Acceptable In The 80s", la foule danse sous les étoiles malgré l'heure tardive... Les étangs de Malsaucy laissent échapper des volutes de brume derrière nous, les torches qui bordent la plage voient leurs flammes vaciller et nous, nous nous trémoussons au son de "Merrymaking At My Place" ou reprenons en choeur le refrain de "The Girls"... Spectacle absolument féérique !


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5 Juillet 2008

Après s'être couché à plus de 4 heures du mat', il est certain que le réveil a été un peu difficile aujourd'hui. Heureusement, il fait toujours un temps magnifique sur Belfort, ça aide à s'éclaircir un peu les idées... Encore beaucoup de concerts en vue pour cette deuxième journée. Allez, on attaque tout de suite avec Daniel Darc ! C'est sous le Chapiteau que ça se passe... Il n'y a pas encore grand monde... Dommage parce que la prestation de Daniel Darc est tout simplement excellente. Certes le temps et les abus ont laissé leurs marques inaltérables mais le lascar tient sacrément la forme. On commence avec quelques chansons d'Amours Suprêmes, son dernier album... Des titres poignants comme "Les Remords" ou J'irai au Paradis", qu'il termine à genoux, sur lesquels les mots sont toujours aussi durs, ou étranges comme "L.U.V", sans Alain Bashung qui lui donnait la réplique sur le CD. On a droit aussi à des titres plus anciens, de Crève Coeur, bien sûr, avec "Un peu c'est Tout", "Elégie #2" ou "Psaume 23", de Ninjinsky avec le très beau "Il y a des Moments" et son intro superbe au violoncelle (joué par Pierre Le Bourgeois) mais également des titres de l'époque Taxi Girl, "Cherchez le Garcon" évidemment, beaucoup plus rock que l'original et "N'importe quel Soir" et un solo de voloncelle totalement dément comme seul Pierre Le Bourgeois en a le secret. C'est bien simple, on ne dirait plus un voloncelle ! Le set s'achève sur deux reprises, "Sad Song" de Lou Reed et "Redemption Song" de Bob Marley, chantée a capella. Quelle prestation ! On peut dire que ça réveille !

Petit sprint vers la Plage, totalement bondée, pour profiter de la pop ensoleillée des New-Yorkais de Vampire Weekend. On dirait des adolescents qui ont choisi de passer leurs vacances d'été en Europe et qui font de la musique rien que pour s'amuser. Ce sont des chansons pour danser nous prévient Ezra Koenig, le chanteur à la voix de Paul Simon. De Simon & Garfunkel, les Vampire Weekend ont aussi hérité le goût des folk songs délicates et ouvragées ("Oxford Comma", "Mansard Roof", "Cape Cod Kwassa Kwassa") mais ils ont tellement pris de vitamine ces quatre là, qu'ils nous les chantent à la manière des Arctic Monkeys ! C'est hyper nerveux, rythmé en diable ("A-Punk", "M79") et ça fait mouche... Témoins cette foule qui danse sous le soleil, ces slammeurs qui s'en donnent à coeur joie au dessus de nos têtes et tous ces visages souriants ! A retrouver sur leur pétillant premier album, l'indispensable Vampire Weekend sorti en janvier...


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Tandis que je m'attardais à la Plage en compagnie des joyeux et sautillants Vampire Weekend, j'ai raté Camille sur la Grande Scène. J'ai juste le temps d'assister aux cinq dernières minutes de son concert en me rendant à la Loggia. Camille a sorti cette année Music Hole, son troisième album studio qui, dans la lignée de son précédent, Le Fil, rencontre un vif succès. Le spectacle monté autour des morceaux de Music Hole remplit les salles (5 Cigale sold out en mai, un Zénith prévu pour le mois de novembre) et le public des Eurockéennes semble ravi de pouvoir en profiter.


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Direction la Loggia disais-je... C'est ma première rencontre avec la scène n°4 du festival. Les Midnight Juggernauts, initialement programmés ce soir, aux alentours de 2 heures du matin, ont récupéré le créneau laissé vacant par le désistement des Kasai All Stars. Les Australiens les plus cool du moment sont en forme et leur prestation est assez géniale. J'ai adoré leur premier album, Dystopia, sorti en France cette année et retrouver tous ces morceaux en live est un très grand plaisir. Comment résister à cette disco un brin new wave, à cette électro qui donne envie de sauter en tous sens ? "Tombstone", "Shadows" et "Ending Of An Era", tous aussi déments, sont devenus de véritables hymnes dance qui font s'agiter le public. Evidemment, danser comme un fou un verre de bière à la main, c'est un peu risqué et il finit par y avoir quelques dégâts collatéraux. Il n'empêche que "Road To Recovery" en live, beaucoup plus rock que sur le CD, est vraiment un monument et, tant pis pour la bière...




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Retour à la Plage pour Phoebe Killdeer. Tiens encore une Australienne... Si nous avions raté le concert de Phoebe Killdeer au Nouveau Casino en mars, en revanche nous avions eu l'occasion de la rencontrer pour une séance photos et une interview qui nous avait bien donné envie de la voir en live... Accompagnée de son groupe, les Short Straws, Phoebe Killdeer présente son premier album, Weather's Coming, sorti il y a quelques mois. Pour ceux à qui son nom ne dirait rien, Phoebe Killdeer c'est l'une des voix de Nouvelle Vague, le projet de Marc Collin. Après deux premiers morceaux assez calmes (dont le chouette "He's Gone"), qui lui permettent peut-être de se mettre en condition, la machine Phoebe est en marche. J'ai souvent lu que Phoebe Killdeer était une performeuse née et c'est vrai qu'elle a une sacrée présence scénique, présence presque animale parfois, d'autant plus sur des morceaux rapides tels "Paranoia" (qui porte bien son nom) ou le très rock "Jack" où la chanteuse est comme en transe. Sur des titres plus soul comme "Looking for a Man", la rockeuse se fait féline et n'a pas son pareil pour captiver son auditoire.


Toutes les photos de Phoebe Killdeer aux Eurockéennes 2008 là

Vu la foule déjà compacte aux abords du Chapiteau, nul doute que The Do est le groupe de la soirée. Le public manifeste alors même que les lumières sont encore allumées. Quand elles s'éteignent, c'est quasiment l'émeute... Olivia arbore une petite robe d'été, elle est nu-pieds. Dan est tout en noir, chapeau vissé sur le crâne. Ils attaquent sur "Playground Hustle" puis embrayent sur "At Last !", l'un des nombreux tubes de A Mouthful, le premier album du duo. Tous les titres joués ce soir seront salués chaque fois d'une ovation impressionnante, la palme revenant à celle qui accompagne le final de "On My Shoulders". Les étangs de Malsaucy en résonnent encore ! A noter d'ailleurs que la version live de ce morceau a été pas mal rallongée ménageant ainsi de longs passages instrumentaux sur lesquels Dan se fait carrément plaisir à la basse. Le set finit sur l'excellent "Aha" avec un Chapiteau en fusion... L'un des meilleurs concerts du jour, à retrouver sur notre report consacré à nos coups de coeur du samedi 5 juillet...




Toutes les photos de The Do aux Eurockéennes 2008 là

Les coups de coeur se suivent mais ne se ressemblent pas... Le concert de Grinderman est le deuxième frisson de la journée : totalement envoûtant ! Difficile de s'extraire de la marée humaine qui se déverse du Chapiteau après le concert de The Do... J'arrive donc aux abords de la Grande Scène alors que Nick Cave entame son second morceau, "Get It On", rock furibard s'il en est. Mon voisin m'apprendra que le groupe a attaqué sur "Depth Charge Ethel". Au fait, Grinderman, pour ceux qui ne voient pas de quoi je veux parler, c'est Nick Cave + une partie des Bad Seeds, le groupe qui l'accompagne depuis des années. Je renonce à me frayer un chemin pour m'avancer, préférant profiter de la musique, quitte à jeter un oeil aux écrans géants de temps en temps. Dès que retentit "Electric Alice", lent et sombre, je suis comme hypnotisée et reste là, suspendue aux gestes incantatoires de Nick Cave, à sa voix grave et caverneuse qui vous chavire. Quelle claque ! Un compte-rendu complet à découvrir...


Toutes les photos de Grinderman aux Eurockéennes 2008 là

Retour sous le Chapiteau pour The Wombats... Les anglais ont sorti l'an dernier un premier album au titre aussi long qu'amusant, The Wombats Proudly Present: A Guide to Love, Loss & Desperation, album regorgeant de pépites rock qui, une à une, deviennent évidemment des tubes. C'est d'ailleurs au son de l'un de ces singles, "Kill the Director", qu'ils attaquent leur set. Les Wombats ont pioché dans le riche passé pop/rock anglais et, leurs influences digérées, ils ont opté pour un rock nerveux aux accents souvent sauvages. On n'est pas loin, parfois, d'un punk rock façon The Clash. En bons Anglais, ils ont aussi la capacité de décocher le single imparable qui va faire danser la terre entière comme ce génial "Moving to New York" qui voit le public sauter en tous sens et les slams traverser le Chapiteau. "Let's Dance to Joy Division" est bizarrement joué à un rythme effréné ce qui rend le titre presqu'aussi épileptique que le défunt leader de Joy Division. Le concert s'achève sur "Backfire at the Disco" et les slammeurs retrouvent la terre ferme, direction la Grande Scène pour les fans de hip hop et de N.E.R.D ou la Plage pour accros de Sébastien Tellier.


Toutes les photos de The Wombats aux Eurockéennes 2008 là

Choix cornélien... J'opte pour la Plage. Apparemment, N.E.R.D a enflammé le public de la Grande Scène si j'en juge les échos glanés, ici ou là, plus tard dans la soirée. Côté Plage, nombreux sont ceux qui sont venus voir Sebastien Tellier, l'homme qui a récemment défendu les couleurs de la France à l'Eurovision. Difficile d'approcher sauf en se frayant un chemin sur le côté et en avançant petit à petit, ce que je fais. Lunettes noires, cheveux au vent, veste militaire d'apparat, Sebastien Tellier joue son rôle à fond, ce rôle de macho mégalo qu'il s'est inventé sur Sexuality, l'album qui lui a ouvert cette année les portes du succès, album produit par G.M de Homen Christo (l'un des Daft Punk). Caché derrière sa clope ou vidant au goulot une bouteille de vin, il enchaîne les titres de Sexuality, "Kilometer", "Divine", "Roche"... avant d'entamer "La Ritournelle" (extrait de Politics) seul au synthé. Il est tard, je vais manger un morceau...

6 Juillet 2008

Dernier jour des Eurockéennes 2008. M'étant, une fois encore, couchée vers 4 heures ce matin, difficile d'être là pour les premiers concerts de ce dimanche. Je rate ainsi Moriarty que j'aime pourtant beaucoup. Ils ne m'en voudront pas je l'espère et je me rattraperai à Angoulême puisqu'ils passent à la Garden Nef Party. En attendant, vous pouvez toujours lire nos compte-rendus des concerts de la Cigale ou des Chorus des Hauts de Seine...

Premier concert du jour pour moi, les MGMT... Les Américains qui ont créé l'un des plus gros buzz de l'année avec le génial Oracular Spectacular passent au Chapiteau. Ça tombe bien parce qu'il pleut ! Hé oui, si les deux premiers jours du festival se sont déroulés sous un soleil vaillant, il y a fort à parier qu'on le verra peu aujourd'hui. Heureusement, la pop radieuse de MGMT va nous faire oublier ce temps maussade. C'est la première fois que je vois le duo en live et, ma fois, quelle classe ! Ils sont cinq sur scène, de quoi donner de l'ampleur aux morceaux ! Et on le constate tout de suite avec la longue intro planante de "Of Moons, Birds and Monsters". MGMT ou l'art d'associer le psychédélisme expérimental de Pink Floyd ("Pieces of What", "Electric Feel"), les pop songs ciselés façon Beach Boys ("Weekend Wars"), la grandiloquence de Supertramp ("The Youth"), le tout saupoudré d'électro : absolument génial ! Le compte-rendu complet à découvrir...


Toutes les photos de MGMT aux Eurockéennes 2008 là

Il pleut maintenant des cordes et les milliers de spectateurs qui transhument d'une scène à l'autre ont tôt fait de transformer le terrain en gigantesque champ de boue. C'est donc avec précaution que l'on remonte lentement vers la Grande Scène. J'arrive juste à temps pour voir débouler Cali. Dès qu'il arrive, on oublie la pluie, on oublie que l'on a les pieds mouillés pour ne voir que son sourire, sa joie d'être là, son envie de faire la fête et de donner tout ce qu'il peut. Généreux ! Voilà ce qui me vient à l'esprit en assistant à son concert... Dire que la scène est son élément, à Cali, est un doux euphémisme. Je crois que j'ai rarement vu quelqu'un être plus heureux que lui sur scène, ou Higelin peut-être... Chantant "1000 Coeurs Debout" affublé d'une casquette, haranguant le public avec son micro mégaphone ou entonnant "Comme j'étais en Vie" à la guitare acoustique et sous son chapeau de paille, en toutes situations, Cali est vrai et honnête !


Toutes les photos de Cali aux Eurockéennes 2008 là

"Tu crois qu'il va venir ?" est la devinette du jour... Journalistes comme festivaliers se demandent si l'imprévisible Pete Doherty sera là aujourd'hui pour assurer le concert des Babyshambles. Il y a deux jours, il a annulé en dernière minute le concert au festival Werchter en Belgique, prétextant (soit disant) qu’il ne souhaitait plus faire de concerts cette année. Les camions de matériel sont là néanmoins, garés juste derrière la scène du Chapiteau, mais lui, où est-il ? Hé bien, il est là ! Quelques minutes avant l'heure prévue pour le concert, il remonte tranquillement l'allée qui mène de l'espace VIP à la scène, passe juste à côté de nous et ... le concert démarre pile à l'heure ! Costard, cravate noire sur chemise blanche, chapeau crânement posé sur la tête, légèrement en arrière, Pete Doherty pète la forme. Pas de problème de son comme ce fût le cas à l'Olympia, tout se déroule impeccablement. Du très Kinksien "Delivery" au magnifique et jazzy "There She Goes" en passant par "Albion" qui voit des fans brandir l'Union Jack ou le "Can’t Stand Me Now" des Libertines, en duo avec SoKo, c'est un sans faute. Sur le dernier morceau, "Fuck Forever", Doherty remercie le public et quitte la scène sous une ovation immense.


Pour la dernière fois de ces trois jours, on s'agglutine sous le Chapiteau. Enfin, s'agglutiner, c'est façon de parler car il n'y a pas tant de monde que ça. Pour une fois, je peux m'avancer suffisamment pour bien voir la scène et ceci, sans même être serrée. Pourquoi cette désaffection au moment d'accueillir les Gnarls Barkley ? Comme il ne pleut plus, certains en ont peut-être profité pour aller faire un tour à la Plage où les Yeasayer viennent de démarrer leur set, ou vers la Loggia pour voir Battles. La concurrence est rude... D'autres ont peut-être un train à prendre... Hé oui, demain c'est lundi et tout le monde n'est pas en vacances. Toujours est-il que le Chapiteau ne fait pas le plein et tant pis pour les absents car ce concert de Gnarls Barkle sera un grand moment. D'eux, je ne connais pas grand chose... Je sais que c'est le groupe du producteur américain Danger Mouse (le second Gorillaz, c'est lui par exemple) et de Cee-Lo Green, chanteur de soul et rappeur. Et je connais évidemment le génial et mega tube "Crazy". C'est peu finalement mais 80 minutes plus tard, je suis fan et je dois reconnaitre que c'est la meilleure surprise du week end avec la prestation de Grinderman. Le climax du concert est bien entendu "Crazy". Le public danse, saute et s'époumone pour reprendre en coeur le refrain et c'est un réel plaisir de se lâcher avec tout le monde ! Un report plus complet rend compte de ce moment de bonheur...


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Dernier concert de ces Eurockéennes 2008. C'est sur la Grande Scène que ça se passe et c'est Moby qui a l'honneur de clôturer cette 20ème édition du festival de Belfort. Le ciel s'est enfin dégagé et c'est sous les étoiles que nous pouvons assister au DJ Set de l'américain. Tantôt caché derrière ses fûts (Moby a en effet privilégié les percussions sur ce spectacle), tantôt l'arpentant avec son micro, le bondissant Moby enchaîne les tubes de son répertoire de "Go", son premier mega single, paru en 1991 à "Disco Lies", le dernier en date et figurant sur Last Night, album sorti cette année. Les morceaux ont été remixés pour l'occasion d'où le concept de Live Remixed associé à cette tournée. Pour la dernière fois de l'année, les étangs de Malsaucy servent de discothèque géante et, si la piste de danse est un peu boueuse, il en faudrait plus aux festivaliers pour les empêcher de s'agiter sur l'electro house de l'américain !


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Nous ne pouvons terminer cet article sans mentionner l'excellente organisation du festival : réussir à tenir parfaitement les horaires sur autant de concerts relève du tour de force... Malgré la pluie qui s'est invitée le dernier jour (et la boue inévitable qui en a découlé), tout s'est bien passé. Rendez-vous est pris pour l'an prochain !

Site des Eurockéennes.

SLB