Connaissant l'amour des British pour notre capitale, on aurait légitimement pu croire que The Parisians étaient un de ces multiples groupes d'outre-Manche, de ceux que l'Angleterre produit à la pelle, un combo rock de plus que le NME aurait pu annoncer comme le prochain "band of the week"... Et bien non, The Parisians est un groupe français, oui Môssieur ! Et sans avoir le nationalisme triomphant, je crois que l'on peut se fendre d'un Cocorico... Enfin une formation française qui fait du rock (presque un gros mot de nos jours en France), chante en anglais (deuxième hérésie, toujours en France) et sonne tellement juste qu'elle peut rivaliser sans problème avec ses homologues anglo-saxons et grand frères de sang, les Strokes ou les Libertines.

Pourtant, The Parisians a dû affronter bien des difficultés pour en arriver là... À commencer par un changement de line-up qui tombe au plus mauvais moment : au milieu des années 2000, alors que la nouvelle scène rock parisienne, qu'ils ont pourtant contribué à créer, prend son envol et fait le buzz... Ce sera sans eux... Dommage ! Mais peut-être est-ce une chance finalement ? Le groupe s'est recomposé à partir de nouveaux membres, a mûri, vu sombrer nombre de formations concurrentes et a su prendre son temps. Résultat, après un EP sorti en 2008, voici que débarque Shaking The Ashes Of Our Enemies...

Que dire de ce premier véritable album ? Une urgence toujours mélodique et une élégance qui transpire par tous les pores de ces onze bulles rock. Oui, voilà, c'est l'élégance qui caractérise le mieux les Parisians. Du tranchant des guitares de "Dark Story / Tough City" au flegme tout britannique et un peu branleur de "Next Round Is On Me" en passant par l'impeccable single "Time For Nothing More", la superbe ballade "Difficult Times" ou les prodigieux "The Way You Got Me" et "Why Choose One Side", on reste scotché de tant de réussite. On espère simplement que le groupe trouvera son public. Et si la France ne réserve pas l'accueil qu'ils méritent aux Parisians, gageons que le reste du monde saura leur tendre les bras...