01audio-video : Le son, la musique et la video



Vampire Weekend à l'Olympia - Fan Death en première partie

25 Février 2010 - Photos : Pascal Codron

    Fin 2008, lorsqu'ils avaient quitté la Cigale, les quatre New-Yorkais de Vampire Weekend nous avaient promis de revenir bientôt avec un nouvel album. Promesse tenue. Contra est dans les bacs depuis quelques semaines et a entamé une carrière plus que prometteuse. Déjà disque d'or en Angleterre, le disque a aussi connu un démarrage foudroyant aux Etats Unis. Côté live, le groupe s'est lancé dans une tournée marathon qui visitera presque tous les continents. Les billets se vendent comme des petits pains et les salles sont complètes des mois à l'avance... Récit d'une soirée ouverte par le groupe Fan Death.

Vampire Weekend à l'Olympia 2010
Toutes les photos des Vampire Weekend à l'Olympia
Fan Death est un duo féminin et canadien formé autour de Dandilion Wind Opaine, la brune, au chant, danses en tout genre et autres acrobaties, et Marta Jaciubek-McKeever, la blonde, aux claviers. Sur scène, elles sont accompagnées d'un batteur, d'une violoniste et d'un second clavier. Pour éviter tout malentendu, précisons tout d'abord que Fan Death ne signifie pas que les fans du groupe seront frappés d'un destin funeste. On a pourtant bien crû qu'on allait y laisser notre peau... La sono était à un niveau insoutenable, un coup à vous calciner le cervelet en cinq secondes chrono. Mais les canadiens n'y étaient apparemment pour rien. Non, Fan Death, que l'on peut pourrait traduire par "mort par ventilateur", vient d'un mythe sud-coréen dont vous saurez tout ici.

Encore peu connu en France, Fan Death voit cependant les choses en grand. Un immense drap noir tapisse le mur derrière la scène. Il épelle le nom du groupe en lettres capitales, blanches et énormes. Accompagner Vampire Weekend sur sa tournée est une opportunité dont Fan Death entend bien profiter à fond pour ne pas passer inaperçu. Pari gagné ! Dandilion Wind Opaine, dans sa petite robe de tulle noir serrée à la taille d'une ceinture de cuir, occupe si bien l'espace, tournoyant, dansant comme un pantin mécanique ou s'essayant même à faire la roue, qu'on n'est pas prêt de l'oublier. Côté musique, Fan Death assume ses influences eighties (Depeche Mode, Human League, OMD) et délivre une pop synthétique mêlant new-wave, glam et disco. Le combo canadien sortira son premier LP, Womb Of Dreams, au printemps.
A l'approche de 21h00, l'air se raréfie autour de moi. Une foule compacte a investi la fosse. Il faut dire que le concert est sold out depuis des mois, comme toutes les autres dates de Vampire Weekend d'ailleurs, que ce soit en France, en Angleterre, en Allemagne, aux Pays Bas ou aux Etats Unis. Le succès rencontré par le groupe à la sortie de son premier album en 2008 n'a pas faibli et l'arrivée de son successeur, le très attendu Contra, a relancé la machine. Fin 2008, les New-Yorkais prenaient d'assaut la Cigale, aujourd'hui la bande à Ezra Koenig s'installe à l'Olympia. A l'heure prévue, le public, déjà en ébullition, commence à s'agiter et à hurler mais ça ne fera pas arriver le groupe pour autant. Il faudra encore patienter 1/4 d'heure avant que les lumières ne s'éteignent pour de bon. La foule laisse alors éclater le trop plein d'impatience accumulée et les quatre New-Yorkais investissent la scène sous une ovation spectaculaire.

La pochette de l'album qui vient de sortir s'affiche en format géant en fond de scène. Promotion oblige, Vampire Weekend attaque sur "White Sky", tiré de Contra et single actuel, pour enchaîner, pied au plancher et dans les hurlements d'une fosse totalement déchaînée, sur "Holiday". Rostam Batmanglij, l'espace de ces deux morceaux, a délaissé ses claviers pour venir décocher des riffs de guitare meurtriers. Ce qui frappe d'entrée de jeu, c'est le rythme diabolique que le groupe imprime à sa prestation. A la Cigale, on avait laissé des adolescents bien élevés. En 2010, on a l'impression que Vampire Weekend veut se débarasser de cette image trop sage.
La setlist est équilibrée puisque les deux albums seront représentés quasiment à part égale. Contra va être joué intégralement à l'exception de "I Think Ur a Contra", titre qui donne pourtant son nom à l'album.

Dix-neuf morceaux en très exactement 1h15, c'est dire si le tempo est enlevé. On ne compte plus les titres envoyés à la vitesse de la lumière. La batterie impose une rythmique hallucinante, les guitares tricotent à perdre haleine, le son est démentiel et Ezra s'égosille comme jamais. Le public est aux anges. Les ovations se succèdent, plus impressionnantes les unes que les autres, faisant vibrer les ors de la vieille salle. Apparemment pas de préférence entre premier et second disque, les morceaux sont tous copieusement acclamés. Les slammeurs se frayent un chemin au dessus de la foule, les balcons sont debout, la fosse ressemble tour à tour à une mer agitée par la houle ou à un trampoline géant... Voilà bien longtemps que je n'avais vu une telle ambiance à l'Olympia. L'hystérie est à son comble sur "Cousins" ou "A-Punk" et quelques briquets ou téléphones portables s'allument sur un "Taxi Cab" judicieusement intercalé entre ces deux titres pour calmer un peu le rythme.

Après un "Oxford Comma" toujours aussi jubilatoire, Vampire Weekend reviendra lâcher encore trois bombes. "Horchata" pour commencer, une belle ballade échappée de Contra, puis "Mansard Roof" à l'irrésistible gimmick guitare/clavier, et enfin le classique "Walcott" final pour terminer en apothéose. Impressionnant !

SLB


Site de Vampire Weekend
Site de Fan Death



Vampire Weekend à l'Olympia Vampire Weekend à l'Olympia

Vampire Weekend à l'Olympia Vampire Weekend à l'Olympia

Fan Death à l'Olympia Fan Death à l'Olympia

Plus de photos du concert des Vampire Weekend à l'Olympia

Vampire Weekend à l'Olympia - 25 Février 2010 - Setlist

White Sky // Holiday // Cape Cod Kwassa Kwassa // I Stand Corrected // M79 // California English //
Cousins // Taxi Cab // Run // A-Punk // One (Blake's Got A New Face) // Diplomat's Son //
Boston (Ladies of Cambridge) // Giving Up the Gun // Campus // Oxford Comma

Rappel : Horchata // Mansard Roof // Walcott