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The Specials et The Hives aux Eurockéennes 2010

3 Juillet 2010 - Photos : Pascal Codron


    Samedi 3 Juillet, deuxième jour des Eurocks 2010. Aujourd'hui, on s'est payé un bel orage... Heureusement arrivé sur la fin de la journée, il n'aura pas trop chamboulé le programme du jour, retardant simplement le concert de The Hives. On a choisi de vous relater les prestations de The Specials, grands revenants de la vague ska qui fit fureur en Angleterre au début des années 1980, et de The Hives dont c'était le seul concert en France cet été. Mais il y avait aussi Emilie Simon, Ghinzu, The XX, Broken Social Scene ou Airbourne. Vous pouvez les retrouver sur notre report général...

The Specials aux Eurockéennes 2010
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The Specials
Comme Madness, revenu aux affaires en 2004 et en tournée depuis fin 2008, The Specials, leurs grands rivaux de la vague ska des années 78/81, s'est récemment réuni pour une tournée célèbrant son 30ème anniversaire. Si je connais assez bien Madness, encore vu au Zénith de Paris il y a moins de deux mois, je connais très peu The Specials. Ce concert est donc l'occasion de combler mes lacunes et de comparer les deux formations en connaissance de cause...

THE SPECIALS s'affiche en capitales blanches sur un drap noir tendu en fond de scène. Noir et blanc, les deux couleurs emblématiques du groupe et du mouvement ska. Le label créé par Jerry Dammers, leader de The Specials première mouture, s'est d'ailleurs appelé "Two Tone" en référence à ces deux couleurs, à l'époque un symbole anti-racisme signifiant Noirs et Blancs réunis. Cohérents, The Specials intègrent blancs et noirs à leur formation.

Une ovation salue l'arrivée du groupe. Ils sont presque tous là les membres de la formation originale. Seul Jerry Dammers n'a pas voulu participer à ce "Reunion Tour". Nik Torp le remplace aux claviers. Comme à leurs débuts, The Specials comptent sept personnes en permanence sur scène. De temps à autre, une section cuivres assiste le groupe. Si les visages ont pris quelques rides, l'enthousiasme et la joie de revisiter les grands classiques qui firent leur gloire est palpable et communicative. De "Do The Dog" qui ouvre le set, joué pied au plancher, au furibard et jubilatoire "Enjoy Yourself" qui clôt la prestation dans une fête gigantesque, le public, absolument ravi, s’amuse beaucoup, danse en permanence et parfois même avec frénésie. Par exemple, des titres comme "Monkey Man", "Concrete Jungle", "A Message To You Rudy" ou "Little Bitch" ont visiblement plus la cote que d'autres et déclenchent l'hystérie de la foule dès l'intro.
The Specials va jouer dix huit titres, tous issus de leurs deux premiers albums, Specials (1979) et More Specials (1980), disques qui firent d'eux les rois du ska. In the Studio (1984) et Guilty 'til Proved Innocent! (1998), ayant connu à l'époque un succès commercial moindre, ont été délaissés. Ce qui est fou, avec le recul, c'est de voir le nombre de singles irrésistibles que ce groupe a pu aligner en seulement deux disques. Sans même revenir sur ceux que l'on a déjà évoqués, prenons "Gangsters", ska ultime emprunté à l'inventeur du genre Prince Buster, "Rat Race", "Hey, Little Rich Girl" boosté par une excellente section cuivres, "Blank Expression", "Doesn't Make It Alright", "Stereotype" (quelle intro de trompette!) qui a sûrement influencé Blur, "Man at C&A" et j'en passe... Quel pied d'entendre encore aujourd'hui ces morceaux ! On les connait tous ces titres sans jamais avoir posé un disque du groupe sur la platine. La preuve qu'ils sont passés dans notre inconscient collectif et qu'ils ont traversé le temps... The Specials, un grand groupe et assurément un retour gagnant !

The Hives
D'énormes lettres blanches en relief sont posées sur scène, comme de gros cubes. On peut y lire The Hives. Comme d'habitude les Suédois font dans la démesure et la mégalomanie. Mais on doit bien avouer que c'est ce qui fait leur charme. Qu'attend-on de ces Suédois finalement ? Qu'ils nous amusent de leurs shows aussi déments que rock'n roll, qu'ils nous en mettent plein la vue... On a encore en mémoire leur impressionnante prestation de la Garden Nef. C'était en 2008. Un bail donc ! Autant dire que ce concert, on l'attend avec impatience. Et patatras, cinq minutes avant l'heure prévue, un gros orage déverse sa colère sur Belfort. La foule bat en retraite ou s'abrite tant bien que mal... Sur scène, les guitares sont rangées. On ronge son frein un petit quart d'heure... Enfin, la pluie s'atténue et le groupe décide de jouer.
Les lettres géantes s'allument, jetant des lueurs rouges. Les membres du groupe, à l'exception du chanteur, ont pris place sur scène. Ils sont de dos, habillés à l'identique, évidemment. On les avait laissés en costumes noirs à liseré blanc, blason sur la poitrine, la cravate rayée noire et blanche, le genre uniforme scolaire à l'anglaise. C'était la tenue du Black and White Album. Ce soir, ils arborent une tenue qui tient du matelot, du boy scout ou du soldat. Je ne saurais trancher. Un uniforme noir, un béret et des mi-bas blancs. Le maître de cérémonie, l'inénarrable lutin frondeur Pelle Almqvist bondit sur scène, les musiciens se retournent et l'atomique "Declare Guerre Nucleaire" marque le coup d'envoi du concert. On enchaîne sans mollir sur le rageur "Main Offender" également de Veni Vidi Vicious avant une petite pause. Pelle explique la présence du guitariste que l'on a pu apercevoir en lieu et place de Nicholaus Arson. Son frère, victime d'une intoxication alimentaire (si j'ai bien compris), ne peut pas jouer ce soir. Pelle en profite également pour présenter "Bad Call", un nouveau titre qui devrait figurer sur le prochain album. C'est plus rock et moins garage que les précédents morceaux. On pense aux Rolling Stones. D'ailleurs la façon d'arpenter infatigablement la scène de Pelle Almqvist, ses déhanchés et ses mines en disent long sur l'admiration du Suédois pour Mick Jagger.

A part "Bad Call", on découvrira également "Patrolling Days". Pour le reste, The Hives déroule les singles de ses différents albums avec, bien sûr, l'énorme "Tick Tick Boom" qui déclenche toujours slams et hystérie et que le chanteur termine à genoux, comme prostré, et le catchy "Won't Be Long", absolument irrésistible. Je ne sais si l'absence de son frère, autre élément moteur dans les shows du groupe, y est pour quelque chose mais Pelle Almqvist m'a semblé en petite forme ce soir, ne sautant pas autant qu'à l'accoutumé. N'empêche, The Hives, en live, c'est toujours dément !

SLB

Site de The Specials
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The Hives aux Eurockéennes 2010 The Hives aux Eurockéennes 2010

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The Specials aux Eurockéennes 2010 - 3 Juillet 2010 - Setlist

Do The Dog // (Dawning of A) New Era // Gangsters (reprise de Prince Buster) // It's Up To You //
Monkey Man // Rat Race // Hey, Little Rich Girl // Blank Expression // Doesn't Make It Alright //
Concrete Jungle // Stereotype // Man at C&A // A Message To You Rudy // Do Nothing //
Little Bitch // Night Klub // Too Much Too Young // Enjoy Yourself


The Hives aux Eurockéennes 2010 - 3 Juillet 2010 - Setlist

Declare Guerre Nucleaire // Main Offender // Bad Call // Civilizations Dying (reprise des Zero Boys) //
Try It Again // Hate To Say I Told You So // Die, All Right! // Won't Be Long // Tick Tick Boom //
Walk Idiot Walk // Patrolling Days // Two-Timing Touch And Broken Bones


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