Boolfight, voilà un groupe qui m'était totalement inconnu lorsque j'ai découvert le CD dans ma boîte aux lettres. Quand je reçois un tel disque, avant même de le poser sur la platine, je l'observe sous toutes ses coutures... Je lis les crédits, du premier au dernier, histoire de repérer un nom qui me permette d'associer le groupe à quelque chose de connu... Et là, je découvre que ce From Zero to One a été enregistré à Paris par Antoine Bertucat et Mathieu Daquin. Le nom d'Antoine Bertucat me dit forcément quelque chose puisqu'il a travaillé (entre autres) sur les albums d' Elista, Medi and The Medicine Show ou de kIM NOVAk, tous des groupes que j'apprécie. Le mixage a été réalisé par Antoine Bertucat et Antoine Gaillet. Ce dernier, outre son travail récent sur l'album de Julien Doré que je n'ai pas écouté, a produit Casino, le dernier album d'Arman Méliès, mais également collaboré avec M83 ou Cyann et Ben. Que du bon ! Ce Boolfight commence à m'intéresser... Au fait, Boolfight, ça veut dire quoi ? Phonétiquement, on pense à Bullfight qui signifie Corrida... L'idée me plait assez mais si quelqu'un en a une autre...

Après toutes ces digressions, on enfourne enfin la galette dans le mange-disque, on s'installe confortablement et on lance la sauce. L'album s'ouvre sur un "Plastic Years" d'excellente facture. Un rock accrocheur et entêtant, une voix agréable, de belles guitares, on n'est pas déçu ! On écoute donc religieusement le reste de l'album soit onze plages au total. Dès la première écoute, From Zero To One séduit l'auditeur incontestablement. Les influences de ce trio français sont de toute évidence anglo-saxonnes. On pense en particulier à Radiohead période Pablo Honey ou The Bends sur l'electro rock post-grunge "Intrinsic" (le jeu de guitare et les distorsions finales ne trompent pas) ou sur le superbe "What Can You Sing" mais en dehors de cela, l'ensemble dégage a very nice british flavour très agréable.

Pas de mauvais morceaux sur From Zero To One, ce qui en soit est déjà une réelle performance pour un groupe français chantant en anglais, et même quelques vraies réussites, un exploit pour un premier album. On pense au "What Can You Sing" déjà cité, à "There is no Plan B" (décidément, les guitares sont excellentes) mais également aux splendides "Damn You", lente ballade bénéficiant d'une belle orchestration dépouillée, "Leave the Rest/Take Off", post rock à la guitare entêtante, et "Yeah Right", long morceau qui démarre comme une pop song à l'esprit Britpop pour évoluer progressivement vers un furieux final qui n'est pas sans rappeler certains morceaux de The Wall (Pink Floyd). Brillant ! On espère que le public ne passera pas à côté de Boolfight et saura lui réserver l'accueil qu'il mérite...